Bienvenue à tous dans ce nouvel article consacré à notre série portant sur les invocations islamiques. Celles-ci sont nombreuses et ont pour habitude de rythmer le quotidien de nombreux musulmans et musulmanes à travers le monde. Parmi ces expressions propres à l’Islam, nous pouvons citer « Bi Idnillah ». Il s’agit là d’une formule islamique grandement profitable à l’ensemble de la communauté musulmane. Elle nous permet, entre autres, de nous rappeler la grandeur d’Allah. Et que tout est entre les mains du Miséricordieux, Celui qui est certes capable de toute chose.
Mais que signifie « Bi Idnillah » ? Quelle est sa traduction de la langue arabe ? Retrouve-t-on cette expression dans le Saint Coran, la Parole d’Allah révélée au dernier de Ses Prophètes Mouhammad ﷺ ? Nous vous répondons dans cet article !
Que signifie « Bi Idnillah » ?
Généralement, nous avons pour habitude de traduire l’expression arabe « Bi Idnillah » par la formule française suivante : « Par la permission d’Allah » ou encore : « Avec la permission d’Allah ». En langue arabe, on l’écrit ainsi :
بِإِذْنِ الله
Les musulmans et musulmanes utilisent généralement cette formule islamique lorsqu’ils ou elles abordent des sujets appartenant au futur, tels qu’une volonté, un espoir, un projet, une envie…
Pour quelles raisons employons-nous ce type d’évocation (Dhikr) d’Allah ? Car Il est le Seul à connaître l’avenir ! Il est également le Seul à décider qu’une chose pourra se produire ou non, Il est certes capable de toute chose !
D’ailleurs, parmi les Noms d Allah, il y a « Al-Fatah » : Le Dispensateur, Celui qui accorde ce qu’Il veut à qui Il veut de Sa miséricorde, de Ses bienfaits et de Sa subsistance. Il est également « Al-Jabbâr », Celui dont la volonté s’accomplit toujours. Toutes les créatures Lui sont soumises, Allah Akbar.
Enfin, sachez que de nombreux serviteurs musulmans ont pour habitude d’utiliser cette expression islamique pour parler de choses et d’événements se déroulant dans le présent et pas seulement dans le futur.
L’expression « Bi Idnillah » dans le Coran
Dans le Coran, de plusieurs passages font référence à cette expression profitable et utilisée par de nombreux croyants au quotidien. Parmi ces passages coraniques, nous pouvons citer la Sourate Al Baqarah, la deuxième sourate du Saint Coran, après la sourate Al Fatiha.
Dans le verset coranique 97, on retrouve l’expression « Bi Idnillah » traduite ainsi : « par la permission d’Allah ». En effet, Allah dit, dans une traduction rapprochée du sens du verset :
{Dis à quiconque se déclare ennemi de Gabriel que c’est lui qui, par la permission d’Allah, a fait descendre sur ton cœur [le Coran] comme une confirmation [des Livres] antérieurs, un guide et une bonne annonce faite aux croyants}
Arrêtons-nous d’ailleurs un instant sur ce noble verset afin d’en tirer quelque profit et apprentissage. Dans celui-ci, Allah aborde un sujet méconnu de certains musulmans : le fait qu’à l’époque du Prophète ﷺ, de nombreux non musulmans critiquaient l’Ange Jibrîl, ‘alayhi salam, et le considéraient comme leur ennemi. SubhanaAllah ! Dans son Tafsîr, Ibn Kathîr, le savant et imam, explique au sujet de ce passage de la sourate Al Baqarah :
« Quant à la signification du verset, Allah dit : {Dis à quiconque se déclare ennemi de Gabriel que c’est lui qui, par la permission d’Allah, a fait descendre sur ton cœur [le Coran]} ainsi que celui qui se déclare ennemi de Gabriel sache qu’il est l’esprit loyal descendu avec le rappel sage sur ton cœur, par la permission d’Allah. Il est donc un des Messagers d’Allah parmi les anges, et celui qui se déclare ennemi d’un Messager aura été l’ennemi de tous les Messagers. »
La science est si vaste subhanAllah !
L’histoire de Saül et de ses troupes
Toujours dans la sourate Al-Baqarah, nous trouvons un autre verset où figure l’expression islamique : « Bi Idnillah ». En effet, dans le verset 249, Allah dit, dans une traduction rapprochée du verset :
{Tandis que ceux qui étaient convaincus qu’ils auront à rencontrer Allah dirent : « Que de fois, par la permission d’Allah, de petites troupes ont triomphé d’autres très nombreuses ! Allah est avec les endurants. »}
Il s’agit là d’un passage du Noble Coran particulièrement intéressant puisqu’il met en lumière la permission d’Allah, Son pouvoir et Sa toute Puissance. Il est Celui qui accorde la victoire à qui Il veut. Ce verset a été révélé au sujet de Saül, un soldat croyant choisi par Allah pour devenir roi des fils d’Israël. Il constitua une armée de plusieurs milliers d’hommes pour aller combattre Jâloût (Goliath).
Ibn Kathîr explique alors dans son Tafsîr :
« Allah mentionne que lorsque Saül, le roi des fils d’Israël, se mit en route avec son armée – dont As-Suddî mentionne qu’elle était composée de 80 000 hommes – il leur dit : « Allah va vous éprouver par un fleuve : quiconque en boira ne sera plus des miens. » »
En effet, Saül interdit à ses hommes de boire l’eau du fleuve, sous peine de ne plus pouvoir l’accompagner au combat. Une grande partie d’entre eux désobéirent et ne purent, par conséquent, poursuivre l’expédition aux côtés de Saül. Ce dernier se retrouva alors face à Jâloût (Goliath) entouré de peu de soldats !
Ibn Kathîr, qu’Allah lui fasse miséricorde, continue dans son Tafsîr :
« Ils se sont sentis peu nombreux face au grand nombre de l’ennemi. Alors, leurs savants leur ont rappelé que la Promesse d’Allah est vérité, que la victoire vient d’Allah et non du grand nombre d’hommes ou d’armes. C’est ainsi qu’ils dirent : {Que de fois, par la permission d’Allah, de petites troupes ont triomphé d’autres très nombreuses !} »
Quel grand rappel, n’est-ce pas ? Louange à Allah.
D’ailleurs, savez-vous qui a finalement gagné cette bataille ? Saül et ses compagnons, par la permission d’Allah bien sûr !
Le Prophète ‘Îsâ et la permission d’Allah
L’expression « Bi Idnillah » est également une formule que le Prophète ‘Îssâ, ‘alayhi salam, avait pour habitude de prononcer lorsqu’il parlait des miracles qu’il était en mesure d’accomplir. En effet, le Prophète ‘Îssâ, Jésus en français, était connu pour accomplir de nombreux miracles. Et ce, dès sa plus tendre enfance. Il guérissait le malade et le lépreux, il redonnait la vue aux aveugles, ressuscitait les morts… Tout ceci par le commandement et la permission d’Allah, bien sûr.
Ainsi, dans la sourate Âl ‘Imrân, on apprend que ‘Îssâ a dit aux enfants d’Israël :
{Je suis venu à vous avec un signe de votre Seigneur. Pour vous, je façonne avec de l’argile la forme d’un oiseau, puis je souffle en lui et il devient oiseau, par la permission d’Allah. Je guéris l’aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts, par la permission d’Allah. Je vous informe également de ce que vous mangez et ce que vous gardez [en provision] dans vos maisons. Il est en cela un signe pour vous [de ma prophétie], si vous êtes croyants.}
Comme nous pouvons le voir, il est précisé à différents passages de cette sourate que tous les miracles prophétiques du serviteur ‘Îssâ ne peuvent s’accomplir si ce n’est avec la permission d’Allah, Son commandement.
En connaissant l’origine de cette expression, chaque serviteur musulman comprend son importance, sa bénédiction et sa valeur. Et nous demandons à Allah de nous aider à L’évoquer comme il se doit, à multiplier les actes d’adoration qui sont destinés à Lui Seul et à préserver la religion musulmane et les croyants. Qu’Il augmente notre savoir et accepte notre repentir (demande de pardon). Qu’Il agrée nos pratiques religieuses, nous préserve du châtiment de l’Enfer et nous aide à concrétiser Son Unicité (dogme du monothéisme, Tawhid).
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