Concrétisation du Tawhid (dogme de l’unicité), prière à l’heure, lecture et récitation du Noble Coran, accomplissement du pèlerinage, doua… Les occasions sont bien nombreuses pour le serviteur musulman et la musulmane de raffermir leur foi et de se rapprocher d’Allah ‘azza wa jall, leur Créateur. Et ce, en espérant obtenir Sa satisfaction et Son agrément. Parmi ces moyens bénéfiques pour le croyant et la croyante, il y a également l’aumône, “zakat” ou “sadaqa” en langue arabe. Dans cet article, nous allons partir à la découverte de quelques hadith sur l’aumone, mettant ainsi en lumière ses nombreux mérites pour les musulmans.
Az-Zakât : l’un des piliers de l’Islam
En Islam, comme vous le savez sans doute déjà, les piliers sont au nombre de cinq. Le premier d’entre eux regroupe les deux attestations de foi consistant à dire : “J’atteste que nulle divinité n’est digne d’être adorée en dehors d’Allah et j’atteste que Mouhammad est Son Messager.” Le deuxième consiste à accomplir les cinq prières obligatoires (salat) réparties au fil de la journée. Et ce, après avoir accompli ses ablutions, la purification rituelle. Le troisième pilier est celui qui fait l’objet de cet article : le versement de la Zakat obligatoire. Le quatrième n’est autre que le jeûne du mois de Ramadan. Et enfin, le dernier pilier de la religion musulmane est le pèlerinage (hajj) à la Maison sacrée (Haram) à La Mecque, en Arabie saoudite.
Ainsi, la zakât fait partie des piliers de cette noble religion. Plus précisément, il s’agit de la zakât Al mal, un impôt obligatoire à verser aux plus nécessiteux lorsque nos richesses dépassent un certain seuil. Il s’agit là d’un ordre concernant tous les musulmans et les musulmanes. D’ailleurs, dans un hadith prophétique, d’après Anas Ibn Malik (qu’Allah l’agrée), le Prophète ﷺ a dit que celui qui ne verse pas la Zakat sera dans le feu le Jour du jugement. [Rapporté par At-Tabarani et authentifié par Al-Albani]
Et nous demandons à Allah azza wa jal de nous préserver du Feu de l’Enfer et de nous accueillir dans Son vaste Paradis. Il est le Tout Miséricordieux, le Grand Accueillant au repentir. Avant de partir à la découverte de quelques hadith sur l’aumône en général (As-Sadaqa en langue arabe), citons d’abord deux passages particulièrement bénéfiques du Saint Coran et mettant en avant l’importance de cet acte d’adoration.
“Allah effacera une partie de vos méfaits”
Dans la sourate Al Baqarah, Allah dit dans une traduction du sens du verset 271 :
{Faire l’aumône publiquement est louable, mais il est meilleur encore pour vous de la donner aux pauvres avec discrétion. [Ainsi Allah] effacera une partie de vos péchés. Allah connait parfaitement vos agissements}
Dans son tafsîr (exégèse), le savant et imam Ibn Kathîr, qu’Allah lui fasse miséricorde, commente ce passage coranique en disant : “L’aumône discrète est meilleure que celle publique car plus éloignée de l’ostentation. Sauf si l’aumône publique comporte un intérêt prépondérant, comme le fait de montrer l’exemple aux gens, en quel cas elle est meilleure.”
Par ailleurs, dans la sourate Al Ahzab, au verset 35, Allah dit :
{Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d’aumône, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d’Allah et invocatrices : Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense.}
Concernant le passage sur la Sadaqa cité dans ce verset, Ibn Kathîr explique : “La sadaqa désigne la bienfaisance envers les nécessiteux et faibles qui n’ont aucune ressource ni personne pour pourvoir à leurs besoins. On leur donne du surplus des biens par obéissance à Allah et bienfaisance envers Ses serviteurs.”
Et nous demandons à Allah ‘azza wa jal de nous compter parmi ceux qui Lui obéissent et qui se montrent bienfaisants envers Ses serviteurs. Il est, certes, capable de toute chose.
La Zakât Al-Fitr : l’aumône clôturant le mois de Ramadan
Parmi les occasions de faire l’aumône, il y a bien sûr la Zakât Al Fitr, que l’on verse aux plus nécessiteux à la fin du mois de Ramadan. Cet acte d’adoration clôt le mois de jeûne et se verse avant la prière de l’Aïd. Dans la Sounnah (Sunna), de nombreux hadiths prophétiques viennent rappeler aux musulmans et aux musulmanes l’importance de cette Zakât.
Tout d’abord, dans un hadith rapporté par Al Boukhari et Mouslim, d’après Abd Allah Ibn Omar, le Prophète ﷺ a imposé la Zakât Al Fitr avec un sa’ de dattes, ou un sa’ d’orge pour le serviteur et l’homme libre, pour les hommes et les femmes, pour les vieux et les jeunes parmi les musulmans. et il a ordonné qu’elle soit donnée avant la sortie des gens pour la prière.
Dans un hadith également rapporté par Al Boukhari et Muslim, d’après Abu Said Al Khoudri, il est dit :
« Nous sortions l’aumône de rupture du jeûne un sa’ de nourriture, ou un sa’ d’orge ou un sa’ de dattes ou un sa’ de fromage ou un sa’ de raisin sec. »
Dans un récit rapporté par Abou Dawoud et authentifié par Al Albani, d’après Abd Allah Ibn ‘Abbâs, le Prophète et Messager d’Allah ﷺ a imposé la Zakât Al Fitr comme purification pour le jeûneur des paroles futiles et grossières et comme nourriture pour les pauvres.
Ainsi, parmi les aumônes que le musulman peut verser en faveur de ses frères et sœurs défavorisés, il ne fait nul doute que la Zakât Al Fitr constitue une occasion à ne pas négliger.
Quelques mérites de verser l’aumône
Comme vous le savez sans doute, bien d’autres hadith mettent en lumière l’importance de la sadaqa et notamment ses nombreux mérites. Voyons-en quelques-uns.
D’après Jabir Ibn ‘Abdillah, le Prophète SallaLlahu ‘alayhi wa salam a dit à Ka’b Ibn Oujra :
« Ô Ka’b Ibn Oujra ! Le jeûne est une protection, l’aumône éteint les péchés et la prière est un rapprochement. Ô Ka’b Ibn Oujra ! Les gens sont de deux catégories le matin : certains rachètent leurs propres personnes et les affranchissent et d’autres vendent leurs propres personnes et les font tomber en perdition. » [Ahmed et authentifié par Al-Albani]
D’après ‘Oqba Ibn ‘Amir, le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit :
« Certes, l’aumône éteint la chaleur des tombes pour ses habitants et certes, le croyant ne se couvre qu’avec l’ombre de son aumône le Jour de la résurrection. » [Tabarani et authentifié par Al-Albani]
En lisant ces ahadiths prophétiques, le croyant et la croyante comprennent que la Sadaqa est un acte d’adoration renfermant de nombreux mérites. Il permet notamment, par le bienfait d’Allah, d’éteindre les péchés et de se préserver du feu de l’Enfer.
L’incitation à aider les autres
Bien d’autres récits prophétiques encouragent les croyants à donner des Sadaqa aux plus nécessiteux, même si nous ne possédons pas beaucoup. Voici d’ailleurs quelques récits illustrant nos propos :
D’après Aicha, le Prophète, SallaLlahu ‘alayhi wa salam, a dit :
« Ô Aicha, protège-toi du Feu, ne serait-ce qu’avec la moitié d’une datte. Car certes, elle fait à celui qui a faim ce qu’elle fait à celui qui est rassasié. » [Ahmed et authentifié par Al-Albani]
D’après Abou Houreira, le Prophète ﷺ a dit :
« Celui qui fait une aumône de l’équivalent d’une datte provenant d’un salaire bon et Allah n’accepte que ce qui est bon, alors, certes Allah la reçoit avec Sa main droite. Puis, il la fructifie pour celui qui l’a faite comme l’un d’entre vous élève son poulain. Jusqu’à ce qu’elle soit comme une montagne. » [Al Boukhari et Mouslim]
On retrouve même dans la Sounna un encouragement à se montrer généreux chaque jour. En effet, dans un hadith rapporté par Al Boukhari et Mouslim, le Messager d’Allah SallaLlahu ‘alayhi wa salam a dit que chaque jour deux anges descendent. L’un dit : “Ô Allah, donne une compensation à celui qui dépense.” Et l’autre dit : “Ô Allah, donne ruine à celui qui ne dépense pas.”
Et nous demandons à Allah ‘azza wa jal de nous compter parmi ceux qui dépensent en faveur des nécessiteux et d’accepter nos œuvres.
Quelques exemples de sadaqa
Dans la Sunna, nous retrouvons de nombreux exemples et diverses occasions de faire une sadaqa. Car, si petite soit-elle, elle permettra, par la volonté d’Allah, d’obtenir Sa satisfaction.
Par exemple, dans un hadith, nous apprenons quelle est la meilleure aumône. En effet, d’après Abd Allah Ibn ‘Abbâs, le dernier des Prophètes et Messagers ﷺ a dit que la meilleure aumône consiste à donner de l’eau à boire. [Rapporté par Abou Ya’la et authentifié par Al-Albani]
Dans un autre récit rapporté par At-Tirmidhi et authentifié par Al Albani, le Prophète ﷺ a dit que chaque bien est une aumône et que fait partie des actes de bien de rencontrer son frère avec un visage avenant. SubhanAllah !
Dans un autre hadith authentifié par Cheikh Al Albani, qu’Allah lui fasse miséricorde, on apprend que le fait de sourire à son frère est une aumône, tout comme le fait d’ordonner le bien, d’interdire le mal ou encore, d’enlever du chemin ce qui gêne le passage. [Ibn Hibban]
Voilà donc quelques hadith réunis mettant en avant tous les bienfaits et les mérites de faire une sadaqa. Les récompenses sont nombreuses et cet acte de générosité et de partage permet, par le bienfait d’Allah d’effacer nos péchés. Et nous demandons à Allah d’accepter nos œuvres et de pardonner nos péchés.
Venir en aide aux lépreux, aux indigents, aux nécessiteux : l’exemple de nos pieux prédécesseurs
En plus de ces passages coraniques et de ces récits tirés de la Sounnah de notre Prophète SallaLlahu ‘alayhi wa salam, il est intéressant de méditer sur quelques paroles bénéfiques de nos pieux prédécesseurs. Ceux qui font partie des meilleures générations et qui constituent de véritables sources d’inspiration pour chaque musulman.
‘Abd Allah Ibn Buraydah rapporte : “Salmân travaillait de ses mains, et lorsqu’il gagnait quelque chose, il achetait de la viande ou du poisson, puis, il appelait les lépreux et mangeait avec eux.” [As-Siyar 1/548]
Ibn ‘Abbâs a dit : “Je suis gêné de voir un homme fouler trois fois mon tapis, et qu’ensuite on ne voit pas sur lui les effets de ma bonté.” [Al-Muntadham 1/298]
Ibn Al-Manhâl At-Tâ’î rapporte : “Lorsque Ali Ibn Al Husayn donnait une aumône à un mendiant, il l’embrassait d’abord, puis la lui donnait.” [Al-Hilyah 3/137]
Yahyâ Ibn Mu’adh a dit : “Je ne connais aucun grain pesant aussi lourd que les montagnes de ce bas monde, si ce n’est le grain donné en aumône.” [Al-Ihyâ 1/267]
Yahyâ Ibn Sa’îd rapporte : “Shu’bah était parmi les plus sensibles des hommes. Lorsqu’un pauvre passait devant lui, il le faisait entrer chez lui et lui donnait ce qu’il pouvait.” [Al-Hilyah 7/145]
Al-A’mash rapporte : “Khaythamah Ibn Abd Ar-Rahman hérita de 200 000 dirhams qu’il distribua entre les pauvres et les savants.” [Al-Hilyah 3/136]
Et nous demandons à Allah ‘azza wa jal d’agréer nos œuvres et nos aumônes. Nous Lui demandons de nous compter parmi ceux qui se montrent généreux envers Ses serviteurs. Et que les éloges et le salut d’Allah soient sur notre Prophète et Messager ﷺ, sur sa famille et sur l’ensemble de ses Compagnons.
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