Lorsqu’un nouvel enfant intègre le foyer d’une famille musulmane, certains actes recommandés par la Sounnah sont accomplis par les parents afin de remercier Allah, Lui adresser Ses louanges et prendre exemple sur le meilleur des hommes, le Prophète Mouhammad ﷺ. Ainsi, peu après la naissance, arrive le moment d’organiser la Aqiqa, un événement important pour tout musulman et toute musulmane.
En quoi consiste cet acte vivement recommandé par la Sounnah de notre Prophète et Messager ﷺ ? Quelles sont les étapes suivantes à franchir après avoir organisé la aqiqa ? Nous vous répondons dans ce nouvel article de l’arabe facile !
Qu’est-ce qu’une Aqiqa dans la religion musulmane ?
En langue arabe, la aqiqa, qui s’écrit العَقِقَة, désigne le sacrifice auquel procède une famille musulmane lors de la naissance d’un enfant. Ce sacrifice est généralement celui d’un mouton pour une fille et de deux moutons pour un garçon.
Ainsi, quelques jours après la venue au monde d’un enfant, la famille, après avoir remercié Allah pour ce bienfait et invoqué en faveur des parents et de l’enfant, organise la aqiqa lors de laquelle une ou plusieurs bêtes vont être sacrifiées.
Une occasion pour chaque musulman et chaque musulmane d’être reconnaissant envers les bienfaits d’Allah et d’accomplir un acte d’adoration pour se rapprocher de son Seigneur.
Dans son ouvrage “L’éducation des enfants“, préfacé par Cheikh Al-Fawzân, Abd As Salam Ibn Abd Allah As Soulaymân, explique au sujet de la aqiqa :
“C’est une Sunna (ou Sounnah), bien qu’aux yeux de certains savants, elle soit obligatoire. Il s’agit de sacrifier deux moutons pour un garçon et un seul pour une fille.”
Quand faire la Aqiqa selon la religion musulmane ?
Abd As Salam Ibn Abd Allah As Soulaymân explique également dans son ouvrage islamique dédié à l’éducation des enfants :
“La aqiqa a lieu le 7ème jour (septième jour) à partir de la naissance, le 14ème ou le 21ème.”
Par ailleurs, il précise au sujet de la aqiqa apres 21 jours :
“Le septième jour à partir de la naissance, le quatorzième ou le vingt et unième ou n’importe quel autre jour pour celui qui ne l’a pas fait avant.”
Les preuves tirées de la Sunnah au sujet du sacrifice
Dans les récits prophétiques, nous trouvons de nombreux hadiths rappelant l’importance de sacrifier une ou plusieurs bêtes lors de la naissance d’un enfant.
Par exemple, dans un hadith rapporté par Abu Dâwoûd, Ibn Mâjah et At-Tirmidhî, le Prophète ﷺ a dit : “La aqiqa incombe à chaque garçon : on lui égorge une bête le septième jour, on le rase et on lui donne un nom.”
Dans un autre hadith rapporté par Abu Dâwoûd, At-Tirmidhî et An-Nasâ’î, qu’Allah leur fasse miséricorde, le Prophète et Messager d’Allah ﷺ a dit, en répondant à Oum Karz qui venait de l’interroger :
“Deux moutons pour le garçon et un mouton pour la fille : peu importe qu’ils soient des mâles ou des femelles.”
Dans un autre hadith, d’après Ali, le Messager de Dieu, SallaLlahu ‘alayhi wa salam, a fait la aqiqa de son petit-fils Al Hassan en tuant un mouton. Puis, il a dit à sa fille : “Fatima ! Rase-lui la tête et donne en aumône l’équivalent du poids de ses cheveux en argent.” [Rapporté par At-Tirmidhî, selon Ali Ibn Abî Talib]
Quel type de bête peut-on sacrifier ?
Concernant la bête à sacrifier, certaines règles islamiques sont à respecter. Ainsi, Abd As Salam Ibn Abd Allah As Soulaymân explique :
“Il n’est pas valable de choisir une bête qui boite, qui a la patte cassée, qui est malade ou qui a l’œil crevé, il ne faut pas non plus vendre sa viande ou sa fourrure. Il incombe d’en manger une partie, d’en distribuer une autre en aumône et d’en offrir une troisième aux personnes de son choix.”
Concernant le type d’animal à sacrifier, il est certes permis de sacrifier un mouton mâle ou femelle ou même un bouc. Mais concernant les autres animaux, les savants de la communauté musulmane ont des avis divergents.
Par ailleurs, il faut savoir que selon l’avis de Cheikh Al Albani, qu’Allah lui fasse miséricorde, il est possible de sacrifier plus d’une bête pour la fille, si la famille le souhaite. Il précise également que de nombreuses personnes pensent qu’Al ‘Aqiqa est “un repas auquel on invite les gens ce qui est faux, il n’y a rien de cela dans la Sunna, c’est un sacrifice”, précise-t-il.
(209, Silsila Al-huda wa nur)
L’éducation d’un enfant, la responsabilité de tout parent
Dans la sourate Al Isrâ’ (sourate coranique le Voyage Nocturne), Allah dit, dans le sens des versets 23 et 24 :
{Ton Seigneur vous ordonne de n’adorer que Lui et de faire preuve de bonté envers vos père et mère. Si l’in d’eux ou tous deux atteignent l’âge de la vieillesse auprès de toi, ne leur dis point : “Fi !” Ne les rudoie pas, mais adresse-leur des paroles affectueuses. Et par miséricorde, fais preuve d’humilité envers eux et dis : “Seigneur ! Sois miséricordieux envers eux, comme ils l’ont été envers moi, lorsqu’ils m’ont élevé quand j’étais enfant.”}
Ce verset du Saint Coran met en lumière le fait que l’éducation de l’enfant incombe au parent.
Quelles étapes franchir après la Aqiqa ?
Après le sacrifice, bien d’autres étapes attendent les parents musulmans qui ont à cœur d’offrir à leur enfant une éducation musulmane, basée entre autres, sur le monothéisme, le bon comportement et le respect des cinq piliers de l’Islam et des six piliers de la foi.
L’une des premières étapes dans l’éducation de son enfant concerne bien évidemment l’explication du Tawhid, le dogme de l’Unicité. En effet, dans un hadith prophétique rapporté par Al Bayhaqî, selon Ibn ‘Abbâs, qu’Allah les agrée lui et son père, le dernier des Messagers et Prophète ﷺ a dit :
“La première parole que vous devez enseigner à vos enfants, c’est : “Lâ ilâha illa Allah” (“Il n’y a de divinité en droit d’être adorée en dehors d’Allah”), et faites répéter “Lâ Ilâha illa Allah” à ceux qui viennent à mourir.”
Une autre étape importante que nous pouvons citer est celle d’habituer son enfant aux bonnes manières, aux valeurs morales élevées et aux actes vertueux. Parmi ceux-ci, nous trouvons les salutations, la générosité, le partage, les invocations du quotidien, etc.
Lorsque l’enfant grandit, il est également important de l’initier à la prière (salat), à l’invocation et aux prières à la mosquée. À ce sujet, qui ne connaît pas l’une des recommandations que Louqmân adressa à son fils et qui est citée dans le Noble Coran, dans la sourate portant son nom ? En effet, dans le verset 17, Louqmân dit :
{Ô mon enfant ! Observe la prière, ordonne le bien, interdis le mal et endure [les torts] que cela te causera. Ceci fait partie des préceptes [divins] demandant une [forte] détermination.}
Être un modèle de piété pour son enfant
Sachez enfin que l’enfant apprend par l’exemple. Jeûner le mois de Ramadan, accomplir le pèlerinage (Hajj ou Hadj) en Arabie saoudite, parfaire ses ablutions, évoquer abondamment Allah le Divin, le Tout Miséricordieux, se rendre à la prière du vendredi et écouter le sermon, invoquer Allah avec soumission, venir en aide aux nécessiteux… Sont autant d’occasions pour le serviteur croyant et pieux de montrer à son enfant les actes d’adoration que notre Seigneur agrée.
Et nous demandons à Allah de préserver les croyants et leurs enfants, de les raffermir, de nous ouvrir les portes de Son vaste Paradis et de nous préserver du châtiment de l’Enfer. Il est certes capable de toute chose.
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