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Qui fut le deuxième calife de l’Islam ?

Le juin 29, 2022 , mis à jour le juillet 1, 2022 — 8 minutes de lecture

Abu Bakr As Siddiq, Omar Ibn Khattab, Outhmân, Ali… À la mort du Prophète ﷺ, les quatre califes bien guidés ont su, à tour de rôle, prendre en main la communauté musulmane et faire honneur au noble héritage laissé par le dernier des Messagers et Prophètes, Mouhammad ﷺ. La piété, le courage et la personnalité riche de chacun de ces quatre califes constituent une source d’inspiration inépuisable pour chaque musulman et chaque musulmane. Leurs beaux prénoms font d’ailleurs partie des prénoms les plus utilisés par les musulmans pour nommer leur nouveau-né. Dans cet article, notre attention se portera plus particulièrement sur la vie de Omar Ibn Al Khattab, un homme de foi et de valeurs, riche d’une vie consacrée à l’Islam et au califat.  

Omar Ibn Khattab : un enfant de La Mecque

Pour mieux comprendre le rôle décisif que joua Omar Ben Khattab – عمر بن الخطاب après sa conversion à la religion musulmane et son accès au califat, il faut connaître le contexte dans lequel il a grandi et l’histoire de l’Islam à ses débuts. Né à La Mecque (en actuelle Arabie saoudite) quelques années après le Prophète Mouhammad ﷺ, il fut d’abord un ennemi du monde musulman et ne crut pas en la révélation du Coran, la Parole d’Allah descendue sur le Messager de Dieu, sallaLlahu ‘alayhi wa salam. Appartenant à la tribu des Qouraych et au clan des Banu Adl, il se lança, au début de la révélation, dans la persécution des croyants. Il avait la réputation d’être particulièrement dur et intolérant à l’égard des musulmans.  

Le récit de Layla et de son mari ‘Amir

Dans un hadith rapporté par Ibn Majah et authentifié par l’imam et savant Al Albani, qu’Allah lui fasse miséricorde, on comprend que, par le bienfait d’Allah, Omar s’adoucit progressivement et son intérêt pour la religion musulmane grandit. En effet, Layla, une des femmes converties à l’Islam ayant accompli la hijra en Abyssinie avec son mari, raconte :

“Omar Ibn Khattab était celui qui se montrait le plus dur envers nous pour notre islam. Ceci dit, alors que j’étais montée sur mon chameau, désirant prendre la route pour l’Abyssinie, voilà que je le croisai. Il me dit alors :

“Où vas tu Oum ‘Abdillah ?

Je répondis :

– Vous nous avez persécutés pour notre religion. Nous parcourons donc la terre d’Allah en quête d’un endroit où l’on ne nous nuira pas.

Il dit alors :

– Qu’Allah vous accompagne.”

Lorsque vint mon mari ‘Amir, je l’informai au sujet de Omar et de la douceur dont il fit preuve. Il me dit :

“Espères-tu qu’il entre en islam ? Par Allah! Il ne se convertira pas tant que l’âne d’Al-Khattab ne le fera pas !” Il dit cela en raison de la dureté qu’il voyait chez Omar et sa tyrannie envers les musulmans.”

Puis, elle continua son récit en faisant mention de l’invocation que le Prophète ﷺ fit en sa faveur lorsqu’il invoqua son Seigneur en ces termes : “Ô Seigneur, fortifie l’islam par le biais de Omar !”  

La conversion à l’Islam de Omar Ibn Khattab

Comme nous le savons, Allah est certes capable de toute chose et quelques années après le début de la révélation du Saint Coran, Omar Ibn Khattab crut au message prophétique et se convertit à l’Islam… D’ailleurs, le récit de sa conversion est particulièrement émouvant. Il s’agit là d’un récit que l’on retrouve dans le célèbre ouvrage Ar-Rahiq Al-Makhtoum (Le Nectar Cacheté). Il a été rapporté, entre autres, par At-Tabaranî, Al-Bazzâr, Ibn Ishâq et Ad-Daraqoutnî. Voici le récit : Alors qu’il ne cessait de dénigrer l’Islam et les serviteurs croyants, il apprit que sa propre sœur et son mari étaient devenus musulmans ! Un véritable affront pour lui ! Il décida alors de se rendre chez sa sœur mais avant même d’entrer, il entendit Khabbâb Ibn Al Arât réciter un passage de la sourate coranique Tâ-Hâ – طه. En entendant son frère frapper à la porte, Fatima cacha le feuillet sur lequel se trouvait la sourate. Cela ne suffit pas à étouffer la colère de Omar qui s’en prit à sa sœur et à son mari, Sa’îd Ibn Zayd. Voulant savoir ce que contenait ce feuillet, il fit ses ablutions et lut le verset 14 de la sourate :

{Certes, c’est Moi Allah: point de divinité que Moi. Adore-Moi donc et accomplis la Salat pour te souvenir de Moi.}

C’est alors qu’il fut pris d’une telle émotion qu’il se convertit à l’Islam. Louange à Allah ! Puis, il se rendit auprès du Prophète ﷺ qui, malgré les craintes de ses proches, accepta de le faire entrer. Omar les informa, contre toute attente, de sa récente conversion à l’Islam.  

Omar Al-Fâroûq : le médiateur

Il devint alors un Compagnon fidèle, témoin de son allégeance envers le Noble Prophète ﷺ et accomplit la Hijra (Hégire) à Médine. Il rejoignit également le rang des combattants pour faire face aux hostilités venant de diverses tribus de la péninsule arabique. Par ailleurs, il fut surnommé Al Farouq, signifiant en langue arabe : celui qui distingue le bien du mal, qui a une qualité de médiateur et d’arbitrage, qui distingue la justice de l’injustice. Qu’Allah l’agrée. Par sa conversion, qui eut lieu à la même période que celle de Hamza Ibn Abd Al Mouttalib, l’oncle du Prophète ﷺ, il facilita la condition de nombre de musulmans persécutés à La Mecque et le raffermissement de la communauté musulmane en général. À ce sujet, ‘Abd Allah Ibn Mas’oûd, qu’Allah l’agrée, a dit :

“Nous n’avons cessé de gagner en puissance depuis la conversion de Omar.”

(Rapporté par Al Boukhari n°3684)

 

La mort du Prophète ﷺ : la fin de la révélation

Lors de la 10ème année de la Hijra, le sceau des Prophètes ﷺ mourut. Il fut alors enterré à Médine, dans l’appartement de sa fidèle épouse ‘Aicha, dans l’enceinte de sa célèbre mosquée. Durant sa mission prophétique, le Messager d’Allah ﷺ ne cessa d’appeler les gens à l’adoration d’Allah Seul sans associés, au dogme de l’Unicité (Tawhid), loin de l’adoration des païens et de toute idole. Il appela également les gens à l’accomplissement du jeûne du Ramadan, du pèlerinage, de la prière (salat) après avoir fait ses ablutions et selon des horaires de prière précis, au versement de l’aumône (Zakât)… Après sa mort, c’est Abou Bakr As Siddiq, son fidèle ami et Compagnon qui eut la lourde tâche de relever les musulmans affectés par ce décès. Il sut, par sa piété, son courage et son attachement au Coran et à la Sunna, reprendre en main les musulmans et poursuivre sur le chemin et la guidée tracés par notre noble Prophète ﷺ. Il fut ainsi un serviteur d’Allah et un successeur digne des responsabilités qui lui avaient été confiées, qu’Allah l’agrée.

 

L’époque du califat : symbole d’une fidélité à toute épreuve

Après la mort du calife Abu Bakr, le califat revint alors à Omar, désigné pour la première fois comme le “Commandeur des croyants”. Il dirigea la Oumma durant dix années. Lors de celles-ci, il n’eut de cesse de mettre en lumière les valeurs prônées par l’Islam, établissant justice, fraternité et religiosité sur les terres qu’il foulait. Il est mort à Médine, assassiné par un captif perse. Ce fut alors au tour de Outhmân Ibn Affan de lui succéder et de compter parmi les Califes bien guidés, qu’Allah les agrée tous. D’ailleurs, au même titre que Abu Bakr, Outhmân et Ali, Omar Ibn Khattab fait partie des dix Compagnons promis au Paradis. En effet, dans un hadith rapporté par At Tirmidhî et authentifié par Cheikh Al Albani, le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit :

« Abou Bakr est dans le Paradis, Omar est dans le Paradis, Outhmân est dans le Paradis, Ali est dans le paradis, Talha est dans le Paradis, Zubayr est dans le Paradis, Abder Rahman Ibn Awf est dans le Paradis, Sa’d Ibn Abi Waqas est dans le Paradis, Said Ibn Zayd est dans le Paradis, Abou Oubeida Ibn Al Jarah est dans le Paradis. »

Qu’Allah les couvre de Son immense bénédiction et les couvre d’éloges.   Nous ne pouvions par terminer cet article sans faire référence à un hadith particulièrement important dans notre religion, ouvrant d’ailleurs le recueil des 40 hadiths de l’imam An-Nawawî. Ce hadith, riche en enseignements profitables pour tout musulman et rapporté par Al Boukhari et Mouslim, nous vient de Omar. Le Prophète ﷺ a dit :

« Les actions ne valent que par les intentions et la personne obtient ce qu’elle a eu comme intention. Celui qui a accompli la hijra vers Allah et Son Prophète alors sa hijra est vers Allah et son Prophète. Et celui dont la hijra est pour obtenir quelque chose de la vie d’ici-bas ou pour se marier avec une femme, alors, sa hijra est vers ce pour quoi il l’a faite. »

Sophie

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