L’interruption volontaire de grossesse, un droit permis ?

L’interruption volontaire de grossesse à l’instar de la contraception en Islam pose question. Cette thématique complexe et qui relève de la jurisprudence islamique est un sujet qui préoccupe les habitants des pays du monde musulman et de partout ailleurs. L’avortement en Islam est prohibé de manière absolue cependant quelques exceptions subsistent comme pour tout autre jugement religieux. Alors, que dit réellement la religion musulmane au sujet de l’IVG ? Est-ce un droit pour les croyantes ? Les réponses vous attendent dans cet article !
Qu’est-ce que l’IVG et comment se déroule t-elle ?
Tout d’abord, l’IVG qu’on peut dire aussi l’interruption volontaire de grossesse, est comme son nom l’indique le fait d’interrompre de manière volontaire une grossesse. Généralement, cet acte découle d’une grossesse non désirée, d’un enfant à venir non souhaité.
L’avortement se fait dans un cadre médical pour éviter toute complication et tout risque sur la santé de la mère et de celle de l’enfant. Alors, il est demandé généralement par le corps médical que cela soit fait par un professionnel de la santé et en milieu adapté. Ainsi, on peut avorter dans un cabinet de gynécologue, de sage femme ou en milieu hospitalier (maternité).
L’avortement peut se faire dès le début de la grossesse mais ne peut en revanche, pas dépasser le délai de la 14ème semaine de grossesse. Nous verrons dans la suite de cet article, que ce détail trouve son explication dans le Coran et la Sunna.
Enfin, l’IVG peut être pratiquée de manière médicamenteuse, aussi on trouve une forme d’IVG chirurgicale, et tout ceci, relève du domaine médical.
Mais alors, est-ce que tout cela est en cohérence avec l’Islam, la parole d’Allah Tout Puissant et la tradition prophétique de Son messager, Mohamed صلى الله عليه وسلم ?
Le 4ème mois de gestation : le mois où le souffle de vie est insufflé
D’après ibn Mas’oud qu’Allah l’agrée, le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit :“Certes, chacun de vous, lorsqu’il est créé dans le sein de sa mère, est d’abord pendant quarante jours une goutte de sperme (Noutfa), puis devient une adhérence (‘Alaqa ) pendant une semblable durée de temps, puis enfin durant un même laps de temps, devient un embryon (Moudgha). Là-dessus, l’ange lui est envoyé, qui insuffle l’âme, et il est ordonné à celui-ci d’accomplir quatre commandements, à savoir d’inscrire : les moyens de vivre (du nouvel être), le terme de son existence, ses actions, enfin son malheur ou son bonheur futur.”
Les savants ont jugé à partir de ce hadith authentique que l’âme est insufflée à l’enfant au bout de 120 jours de gestation, ce qui correspond à environ 4 mois de grossesse. Allahou Akbar.
L’imam ibn Jawzi رَحِمَهُ اللهُ a dit :
Le but du mariage n’est autre que la procréation. Et le fœtus ne se formant que d’une partie du liquide, alors lorsque celui-ci est constitué le but est atteint. Donc le fait d’avorter va à l’encontre du bien fondé et de la sagesse. Sauf si ceci est effectué en début de grossesse, en effet, avant que l’âme ne soit insufflée au fœtus. Le péché est grave car le fœtus est pratiquement constitué mais le péché est moindre comparé à l’avortement effectué après que l’âme soit insufflée. Et si tu prémédites l’avortement après que l’âme eut été insufflée, alors tu auras tué un croyant.
Aussi, la pratique de l’avortement n’est pas un acte sans conséquence, certains médecins alertent les patientes sur les risques encourus, qui peuvent être : un risque d’hémorragie, d’infection et des conséquences sur la fertilité à venir.
Enfin, le noble savant Al Albani رَحِمَهُ اللهُ explique que l’avortement après que l’âme eut été insufflée est interdit sauf si la mère est en danger au point de risquer sa vie. Quant au fait de faire une IVG avant que l’âme soit insufflée, cela est permis à condition qu’il y ait une permission légale. Et à cela (la permission légale) le jugement est rendu au cas par cas par des érudits, savants.
Avoir une progéniture, un bienfait d’Allah
“Et il ne leur est pas permis de taire ce qu’Allah a créé dans leurs matrices, si elles croient en Allah et au Jour dernier.”
Sourate Al Baqara, verset 228.
L’un des buts premier du mariage est la procréation, d’assurer une descendance et ceci relève de la grâce d’Allah sur Ses créatures. Légaliser l’avortement sans conditions requises au regard de l’Islam, irait à l’encontre de ce principe. Aussi, le droit à l’avortement comme il est légal en Occident est une porte ouverte aux dérives et à la dépravation que combat la religion musulmane.
A l’époque et hélas, aujourd’hui encore dans beaucoup de pays du Monde, certaines femmes et couples font le choix de l’Interruption volontaire de grossesse pour cause de pauvreté. Ils estiment qu’ils sont trop pauvres pour subvenir aux besoins matériels de l’enfant à naitre. En vérité, cet argument est combattu par l’Islam et ne doit pas être une excuse pour avorter. C’est une erreur et ce, conformément à la parole d’Allah Le Très Haut :
“Ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté – Nous pourvoyons à vos besoins comme aux leurs.”
(Sourate Al Isra, verset 151).
Aujourd’hui, la majorité des états musulmans encadrent strictement l’avortement des femmes, louange à Allah.
Enfin, nous terminerons avec ces invocations (dou’as): Qu’Allah guide la communauté de Mohamed صلى الله عليه وسلم, la préserve des méfaits et des tentations d’Ibliss et de ses alliés, qu’Il mette la bénédiction dans la progéniture et les foyers des musulmans croyants et, qu’Il bénisse les pays musulmans et leurs gouverneurs.
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