Que dit la Sunna au sujet du contrôle des naissances ?
Le sujet de la contraception en Islam pose problème à beaucoup de couples musulmans. Comme pour le hadith sur le voile de la femme, c’est un sujet controversé qui a suscité certaines disparités dans les pays du monde arabo-musulmans et d’ailleurs. En raison du rapport à la question des mœurs et de la liberté de la femme, certaines personnes voient l’accès à la contraception d’un mauvais œil. Pourtant, la question des mesures contraceptives a été largement étudiée et commentée par les érudits contemporains, qui ont rendu un avis juste et concordant. Alors, voyons précisément ce qui est dit sur le sujet !
L’un des buts premiers du mariage est la procréation
Allah Tout Puissant a agréé le mariage pour Ses serviteurs. Le mariage est un repos et un équilibre de l’âme pour l’homme et la femme et ce, conformément à Sa parole dans le noble Coran, à la sourate La vache et au verset 187 :
“Elles sont un vêtement pour vous et vous, un vêtement pour elles.”
Ainsi, le mariage est une adoration et un engagement pris vis-à-vis de l’époux/épouse mais aussi vis-à-vis d’Allah Exalté Soit-Il. Et, parmi les bénéfices et objectifs du mariage, il y a la procréation. Le mariage constitue donc un moyen licite pour un homme et une femme d’avoir une progéniture, puisque les relation hors mariages sont proscrites. Également, un couple marié qui décide de bâtir un foyer et d’avoir une descendance, participe en réalité, à l’émergence de la communauté musulmane, à son accroissement et garantit avec l’aide d’Allah, la pérennisation de l’Islam. Le mariage est un bouclier face à l’augmentation de la perversion des mœurs de la société.
Alors, restreindre le nombre de naissances sans raisons valables s’oppose aux valeurs défendues par l’Islam et à ce qui est voulu par Allah Le Très Haut, et Son dernier prophète ; Mohamed ﷺ.
Les mérites de la femme fertile
La Sounnah du Messager d’Allah ﷺ vante les mérites de la femme féconde, c’est-à-dire celle qui enfante beaucoup, qui est fertile. Dans un hadith rendu authentique par cheikh Al Albani, on peut lire :
D’après Abou Adhina Al Sadafi (qu’Allah l’agrée), le Prophète ﷺ a dit : “Les meilleures de vos femmes sont celles qui sont aimantes, fécondes et obéissantes si elles pratiquent la taqwa d’Allah. Et les plus mauvaises de vos femmes sont les moutabarijat orgueilleuses, ce sont elles les hypocrites. Le nombre d’entre elles qui rentreront dans le paradis n’est que comme celui des corbeaux aux becs et aux pieds rouges.”
La femme féconde a beaucoup de mérites car avoir une communauté nombreuse est un souhait formulé par le Messager d’Allah ﷺ. Par conséquent, l’accroissement de la communauté passe par l’augmentation de la progéniture chez les familles musulmanes. Aussi, comme expliqué par les savants, le fait d’avoir une communauté importante comporte des bénéfices. D’abord, par son accroissement, cela la rend plus puissante et plus respectée par les autres nations. En effet, à la sourate Al Isra, au verset 6, Allah Tout Puissant dit :
“Ensuite, Nous vous donnâmes la revanche sur eux ; et Nous vous renforçâmes en biens et en enfants. Et Nous vous fîmes [un peuple] plus nombreux.”
Également, nous savons que par l’augmentation des naissances, les musulmans se trouvent dans l’obéissance envers Allah Pureté à Lui et Son prophète ﷺ. Et nous comprenons que les musulmans ne cesseront d’être honorés et vainqueurs tant qu’ils seront sur l’obéissance.
Enfin, dans un hadith rapporté par Abou Daoud, on peut lire :
D’après Ma’qal Ibn Yasar (qu’Allah l’agrée), le Prophète ﷺ a dit : “Mariez-vous avec la femme douce et fertile car je vais me vanter de votre nombre par rapport aux autres communautés.”
Certes, le prophète Mohammed ﷺ sera fier des musulmans et de leur grand nombre le Jour du jugement ! N’y a-t-il pas plus grand honneur pour le croyant vertueux que de réjouir son prophète ?
Que disent les érudits au sujet des méthodes contraceptives ?
Les jurisconsultes musulmans ont répondu à la question de savoir s’il est licite ou illicite d’avoir recours pour les femmes musulmanes, aux méthodes de contraception. Ce qui a été rendu comme jugement, est que cela reste permis (sous réserve de conditions) néanmoins, cela demeure détestable, c’est-à-dire pas souhaitable. En effet, comme nous l’indiquions, les musulmans doivent accroître leur nombre afin de renforcer la communauté et ainsi, de concrétiser le souhait de notre prophète Mohamed ﷺ.
Ainsi, les savants comme Al Outheymine, Al Albani (qu’Allah leur fasse miséricorde), et d’autres encore expliquent qu’il est permis d’avoir recours aux moyens de contraception pour espacer les naissances et non pas pour limiter le nombre d’enfant à un chiffre précis comme font certaines femmes au moyen de la contraception définitive. Pour cela, ils se basent sur le hadith de contraception naturelle de Jabir, qu’Allah l’agrée, qui est :
«Nous pratiquions le ‘Azl alors que le Coran descendait » (c’est-à-dire à l’époque du Prophète ﷺ).
De cette manière, pour les femmes ayant déjà eu des enfants et dont une grossesse supplémentaire serait source de difficultés et de risque pour leur santé, alors, ils expliquent que c’est autorisé. En effet, chez la femme qui a besoin de récupérer des suites d’un accouchement, d’un allaitement et pour celles qui rencontrent des difficultés de santé comme l’anémie, les problèmes articulaires courants alors, éviter une grossesse dans ces cas est permis.
Ce recours à la contraception ne peut se faire qu’après consultation d’un spécialiste du domaine comme une sage-femme ou un gynécologue. Afin de vérifier que cela n’entrainerait pas d’effets indésirables et dangereux pour la santé, et également avec l’accord de l’époux.
En revanche, ils mentionnent toutefois qu’il est interdit d’avoir recours à la pilule contraceptive, et autres dispositifs hormonaux pour les couples craignant la pauvreté, car l’enfant lorsqu’il vient au monde, vient avec sa subsistance. Et certes, les naissances n’entrainent pas la pauvreté des parents, au contraire, elles sont un moyen de gagner en subsistance. Et ce, conformément à la parole d’Allah :
“Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté ; c’est Nous qui attribuons leur subsistance ; tout comme à vous. Les tuer, c’est vraiment, un énorme pêché.”
De même, la question de l’avortement en Islam est claire en ce qui concerne son caractère licite ou non. Ne fait pas partie des habitudes et des coutumes des couples mariés musulmans que d’avoir recours à l’IVG sans causes médicales graves. C’est une chose blâmable et dont il est demandé aux vertueux croyants et croyantes de délaisser. Toutefois, quelques exceptions subsistent et à cela, le retour aux ulémas (savants) est la meilleure solution.
Les différentes méthodes contraceptives
Le choix du type de contraception dépend de la femme et de sa réaction aux différents dispositifs. Ainsi, on distingue une catégorie de contraception dite “méthodes naturelles” et une autre catégorie de contraception hormonale. Parmi elles, on retrouve :
- Al ‘Azl (méthode du retrait) connue au temps du Prophète ﷺ et pratiquée par les Compagnons, qu’Allah les agrée.
- Le dispositif intra-utérin, plus couramment appelé le “stérilet”. On distingue le stérilet en cuivre au stérilet hormonal (dit hormonal). Celui au cuivre a la particularité de ne pas diffuser d’hormones dans le corps. Il a l’avantage d’être retiré après plusieurs années d’utilisation, c’est donc un moyen contraceptif de longue durée.
- Les contraceptifs hormonaux : les pilules contraceptives qui sont des comprimés à prendre par la femme tous les jours à la même heure.
- L’implant contraceptif : Dispositif qui consiste à déposer sous la peau de l’utilisatrice un bâtonnet qui diffuse de la progestérone et l’œstrogène afin de bloquer l’ovulation.
- le patch contraceptif ….
Il existe différentes méthodes de contraception, néanmoins certaines sont à éviter plus que d’autres en raison des effets indésirables qu’elles produisent sur les patientes. A ce propos, les savants donnent la condition à l’autorisation d’éviter des grossesses non désirées que cela n’entraine pas de contre indications pour la santé (risque de cancer du sein, de l’utérus…).
La vigilance au sujet de la contraception hormonale
Il peut être bon de souligner que pour les musulmans, le recours à un moyen de contraception n’est qu’une cause permettant à la femme d’éviter de tomber enceinte. Toutefois, une grossesse non désirée ne peut en aucun cas aboutir à un avortement (IVG) car cela s’est produit par la permission d’Allah Le Très Haut. En effet, bien que l’efficacité des méthodes soit reconnue, le risque de tomber enceinte n’est pas nul.
De plus, concernant certains moyens contraceptifs, des utilisatrices ont rapporté avoir ressenti des effets secondaires, en particulier pour les contraceptifs oraux et l’implant contraceptif. Parmi eux, on peut citer :
- des maux de tête
- une prise de poids et de l’acné
- un rallongement de la durée du cycle menstruel
- des menstrues plus douloureuses et des cycles déréglés
- des saignements inhabituels…
Pour tous ces effets ressentis, il est conseillé de se rapprocher et d’en parler à un professionnel de santé.
Enfin, la “planification familiale” ou “le planning des grossesses” est permis en Islam, par miséricorde pour la femme. Le mode de contraception devra être étudié et pris sans le moindre risque pour la santé. Bien que les méthodes contraceptives soient réputées efficaces, le risque de grossesse n’est pas exclu car nul ne peut contrebalancer le Qadar (la prédestinée) voulu par Allah Tout Puissant.
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