Tout savoir sur les Grandes Ablutions (Ghusl) de l’Homme en Islam
Dans cet article, nous allons explorer tout ce qu’il faut savoir sur les grandes ablutions de l’homme (al-ghusl), leur importance dans l’islam, et comment les effectuer correctement. Les grandes ablutions sont essentielles pour maintenir la pureté rituelle, notamment après des événements spécifiques tels que les rapports conjugaux ou les menstruations. Nous répondrons également à des questions courantes, afin de clarifier les étapes, les conditions ainsi que les doutes que peuvent avoir les croyants sur ce sujet.
Qu’est-ce que les grandes ablutions ?
Les grandes ablutions, connues sous le terme arabe al-ghusl, sont un acte de purification rituelle dans l’Islam. Elles consistent à se laver complètement le corps afin de se purifier après certaines impuretés majeures, tel que les rapports intimes, les menstruations ou les lochies.
Définition et Importance de la Grande Ablution (Ghusl) dans l’Islam
Les grandes ablutions, appelées ghusl en arabe, sont un bain rituel complet destiné à éliminer les impuretés majeures, nécessaires pour pouvoir accomplir certains actes d’adoration en Islam. La législation religieuse définit le ghusl comme l’utilisation d’eau pure sur l’ensemble du corps, suivant une méthode prescrite. Ce rituel est réalisé avec l’intention sincère de se purifier et est voué à Allah (Soubhanahou wa Taala).
Contrairement aux petites ablutions (wudu), qui se concentrent uniquement sur certaines parties du corps, al ghusl implique un lavage complet du corps. Cela signifie qu’aucune partie ne doit être négligée pour que la purification soit validée.
L’intention, ou niyyah, comme pour toutes les adorations, est une condition essentielle pour que le ghusl soit valable. Le Prophète Muhammad (paix et salut soient sur lui) a insisté sur l’importance de la purification dans plusieurs hadiths, rappelant que l’ablution est indispensable pour que les prières soient acceptées.
Ainsi, pour les hommes comme pour les femmes, le ghusl n’est pas seulement une obligation religieuse, mais un acte spirituel essentiel qui joue un rôle central dans la pratique et la proximité avec Allah Azzawadjel.
Le Jugement des Grandes Ablutions (Ghusl)
Les grandes ablutions en Islam sont obligatoires lorsque survient une situation qui les rend nécessaires, comme l’état de janâba (impureté majeure). Cette obligation est établie dans le Coran, dans la sourate Al-Ma’idah (La Table Servie), verset 6, où Allah Azzawajel dit [traduction rapprochée] :
« Et si vous êtes en état de janaba (d’impureté majeure), alors purifiez-vous. »
Ce verset indique clairement l’obligation de se purifier en faisant le ghusl pour retrouver un état de pureté rituelle, nécessaire pour accomplir certains actes d’adoration, comme la prière.
La Grande ablution, mode d’emploi :
Il est essentiel de savoir comment Faire Al Ghusl Al-Akbar en Islam. En effet, il existe deux méthodes légiférées pour faire les grandes ablutions (ghusl) :
1.La Méthode Recommandée (Ghusl Complet)
Cette méthode inclut les étapes obligatoires et recommandées pour un ghusl complet, selon le hadith rapporté par Aisha (qu’Allah l’agrée), cité dans les recueils des imams Al-Bukhari et Muslim (qu’Allah leur fasse miséricorde).
Les étapes sont les suivantes :
- Avoir l’intention d’effectuer la grande ablution.
- Laver les mains pour les purifier.
- Laver les parties intimes afin d’éliminer toute impureté.
- Faire les ablutions (wudu) comme pour la prière.
- Mouiller les cheveux en prenant de l’eau dans les mains et en passant les doigts jusqu’à atteindre le cuir chevelu.
- Verser de l’eau sur la tête trois fois.
- Verser de l’eau sur le corps entier, en commençant par le côté droit, puis le côté gauche, pour s’assurer que toute la peau est bien mouillée.
2.La Méthode Suffisante (Ghusl Minimum)
Cette méthode consiste à réaliser le ghusl de manière suffisante en accomplissant seulement les actions obligatoires, ce qui est particulièrement utile en cas de manque de temps ou de disponibilité d’eau.
Les étapes sont :
- Avoir l’intention (niyyah) de se purifier de l’état d’impureté majeure.
- Verser de l’eau sur tout le corps en veillant à mouiller chaque partie, y compris les plis de la peau.
- Rincer la bouche et le nez pour compléter l’ablution.
Un bain complet en s’immergeant dans une baignoire, la mer ou une piscine tout en rinçant la bouche et le nez est également suffisant si l’intention de purification est présente. De plus, nous pouvons noter que la grande ablution se fait sans shampoing.
Quand la Grande Ablution (Ghusl) est-elle obligatoire ?
Le ghusl est requis dans plusieurs situations spécifiques, dont certaines sont détaillées ci-dessous. Ces moments obligatoires relèvent d’événements particuliers liés aux impuretés majeures. Voici les cinq causes qui rendent obligatoires les grande ablutions :
1.La Sortie de Liquide Séminal (Al-Mani)
La sortie du liquide séminal rend le ghusl obligatoire pour l’homme et la femme. Cependant, les érudits ont précisé que ce liquide doit être émis avec plaisir et en jet vif pour que le ghusl soit obligatoire, dans le cas d’une personne éveillée.
La preuve se trouve dans la sourate Al-Ma’idah (La Table Servie), verset 6, Allah Azzawajel ordonne [traduction rapprochée] :
« Et si vous êtes en état de janaba (d’impureté majeure), alors purifiez-vous. »
De plus, un hadith authentifié par l’imam Al Albani [Rahimahoullahou Taala] rapporte que le Prophète (paix et salut soient sur lui) a dit à ‘Ali (qu’Allah l’agrée) :
« Si l’eau (le liquide séminal) est émise par giclée alors fais les grandes ablutions » (rapporté par l’imam Abu Dawoud).
Ainsi, le ghusl est obligatoire suite à la sortie de liquide séminal, qu’elle soit due à un rapport intime, à des pensées ou à d’autres raisons similaires.
Remarque :
- Interdiction de Provoquer Intentionnellement la Sortie. Il est interdit de provoquer intentionnellement la sortie de ce liquide par des moyens comme l’usage de la main. Car cela constitue une pratique interdite en Islam. Si une personne commet ce péché, elle doit faire le ghusl. De plus, se repentir sincèrement auprès d’Allah, et implorer Son pardon pour cet acte.
- Cas de Sortie Involontaire sans Plaisir. Si le liquide séminal sort sans plaisir, comme cela peut survenir en cas de maladie ou de froid, le ghusl n’est pas obligatoire. Dans ce cas, seules les petites ablutions sont nécessaires.
- Cas de Sortie pendant le Sommeil : Pour une personne endormie, la règle diffère. Si, au réveil, la personne constate la présence de liquide séminal (par exemple, suite à un rêve), le ghusl est obligatoire. Et ce, même si elle n’a ressenti aucun plaisir. Car le sommeil peut empêcher de ressentir certaines sensations.
Dans un hadith rapporté par les imams Al-Bukhari et Muslim [Rahimahoumoullahou Taala], Oum Salamah (qu’Allah l’agrée), l’épouse du Prophète (paix et salut soient sur lui), rapporte qu’une femme demanda au Prophète :
« Ô Messager d’Allah, Allah n’a pas honte de la vérité. La femme doit-elle faire le ghusl lorsqu’elle fait un rêve (de plaisir charnel) ? » Il répondit :
« Oui, si elle voit l’eau » — c’est-à-dire si elle constate la sortie de liquide séminal au réveil.
Ainsi, pour une personne qui se réveille et constate la présence de liquide séminal, le ghusl est obligatoire, qu’elle se souvienne ou non du rêve ou du plaisir associé. En revanche, si aucun liquide n’est constaté malgré un rêve, le ghusl n’est pas nécessaire.
En résumé, la sortie de liquide séminal oblige le ghusl dans les cas suivants :
- Lorsqu’il est émis avec plaisir chez une personne éveillée.
- Lorsque le liquide est constaté au réveil, même sans souvenir de plaisir, chez une personne endormie.
Les mêmes règles s’appliquent à l’homme et à la femme, sans distinction.
2.Les Rapports Conjugaux
Le ghusl devient obligatoire après un rapport conjugal dès que le gland de la verge de l’homme pénètre dans la partie intime de la femme, même si aucun liquide séminal n’est émis. La simple introduction, sans éjaculation, rend donc la grande ablution nécessaire.
Cette règle est basée sur un hadith rapporté par les imams Al-Bukhari et Muslim (qu’Allah leur fasse miséricorde), où le Prophète (paix et salut soient sur lui) a dit :
« Lorsqu’il s’assoit entre ses quatre membres et que les deux membres circoncis se rencontrent, le ghusl est alors obligatoire, même s’il n’émet pas l’eau. »
Ce hadith montre que l’acte de pénétration en lui-même suffit pour imposer le ghusl. Indépendamment de la sortie du liquide séminal.
3.Reconversion à l’Islam
La grande ablution (ghusl) est généralement recommandée pour ceux qui embrassent l’Islam. Bien que les savants soient partagés sur son caractère obligatoire. Cette pratique est fondée sur le hadith où le Prophète (paix et salut soient sur lui) a ordonné à Qays ibn ‘Assim (qu’Allah l’agrée) de faire le ghusl lorsqu’il est entré en Islam. Ce hadith est rapporté par Abu Dawoud et d’autres, et a été authentifié par shaykh Al-Albani (qu’Allah lui fasse miséricorde).
Divergence des Savants
Certains savants considèrent que le ghusl n’est pas obligatoire pour les nouveaux musulmans. Mais seulement recommandé. En effet, il n’a pas été rapporté que le Prophète (paix et salut soient sur lui) ait ordonné cette pratique à tous ceux qui se sont convertis à l’Islam durant sa vie. Cette position suggère que le ghusl de l’homme est un acte de purification spirituelle et de préparation, mais qu’il ne doit pas retarder l’entrée en Islam.
Il est donc essentiel de ne pas retarder la conversion d’une personne à l’Islam sous prétexte qu’elle doit faire le ghusl au préalable. L’essentiel est l’acceptation de la foi, et le ghusl peut être fait par la suite si nécessaire.
4.Fin des Menstruations et des Lochies
Les femmes sont tenues de faire la grande ablution (ghusl) à la fin de leur période de menstruation ou après la fin des lochies (saignements post-accouchement) pour pouvoir reprendre leurs prières et autres actes d’adoration.
Cette obligation est confirmée par le hadith rapporté par les imams Al-Bukhari et Muslim (qu’Allah leur fasse miséricorde). Dans lequel le Prophète (paix et salut soient sur lui) a dit à Fatima bint Hubaysh (qu’Allah l’agrée) :
« Lorsque les menstrues arrivent, délaisse la prière, et lorsqu’elles terminent, fais le ghusl et reprends la prière. »
Le consensus des savants s’accorde également sur le fait que les lochies ont le même statut que les menstrues en ce qui concerne l’obligation du ghusl. Dès que ces périodes de saignements se terminent, la femme doit donc se purifier en faisant le ghusl pour retrouver un état de pureté rituelle.
5.La Mort
Lorsque qu’un musulman décède, il est obligatoire de le laver (ghusl). Cette pratique n’est pas due à une impureté de la personne décédée, mais relève d’un ordre cultuel en Islam. Le Prophète (paix et salut soient sur lui) a enjoint le lavage du corps du défunt à plusieurs reprises dans les hadiths.
Lorsque la fille du Prophète, Zaynab (qu’Allah l’agrée), est décédée, il a ordonné qu’elle soit lavée. De même, lorsque qu’un homme en état de sacralisation est mort, le Prophète (paix et salut soient sur lui) a dit :
« Lavez-le avec de l’eau et du jujubier »
(rapporté par les imams Al-Bukhari et Muslim).
Ce lavage funéraire fait partie des rites obligatoires pour honorer le défunt. Et accomplir les prescriptions religieuses liées au décès en Islam.
Les Interdictions pour Celui en État d’Impureté Majeure
Lorsqu’une personne est en état d’impureté majeure, certaines actions lui sont interdites tant qu’elle n’a pas effectué les grandes ablutions (ghusl). Voici les principales interdictions :
- Faire la prière (Salat)
- Effectuer le Tawaf autour de la Ka’ba
- Rester dans la mosquée
- Toucher ou porter le Mushaf (Coran)
- Lire le Qur’an
Foire Aux Questions (FAQ) sur la Grande Ablution
Quand on fait les grandes ablutions, doit-on faire les petites (al wudu) ?
Les savants ont stipulé que la méthode suffisante de ghusl remplace les ablutions seulement si le ghusl est fait pour se purifier d’un état d’impureté majeure. Comme l’état de janâba, fin des menstruations ou des lochies. Si le ghusl est effectué pour des raisons recommandées, alors les ablutions devront être rajoutés.
Les Femmes Doivent-elles Dénouer leurs Tresses pour le Ghusl ?
En Islam, les femmes qui ont des tresses ne sont pas obligées de les dénouer lors des grandes ablutions (ghusl) après un état de janaba (impureté majeure suite à un rapport intime). Cependant, pour le ghusl après les menstruations ou les lochies, il est recommandé de dénouer les tresses.
La preuve de cette distinction réside dans un hadith rapporté par l’imam Muslim (qu’Allah lui fasse miséricorde).
Oum Salamah (qu’Allah l’agrée) a demandé au Prophète (paix et salut soient sur lui) :
« Ô Messager d’Allah, je suis une femme qui noue ses cheveux (qui fait des tresses), dois-je les dénouer pour le ghusl d’al-janaba ? »
Il (paix et salut soient sur lui) a répondu: « Non, il te suffit de verser de l’eau sur ta tête à trois reprises, puis de verser de l’eau sur tout ton corps, et tu te seras ainsi purifiée. »
Pourquoi cette différence pour les cheveux lors de la grande ablution après rapport intime ?
Après un rapport intime (janaba), les femmes peuvent ne pas dénouer leurs tresses. Ceci pour faciliter les grandes ablutions, car cela peut se produire fréquemment au cours du mois.
Tandis qu’après les menstruations ou les lochies, il est préférable de dénouer les tresses pour s’assurer que l’eau atteint bien le cuir chevelu. Car ces situations se produisent une seule fois par cycle ou après l’accouchement, et une purification plus complète est recherchée.
Cette distinction a été établie par les savants pour faciliter aux femmes la pratique des grandes ablutions.
Si l’on Perd ses Ablutions pendant le Ghusl, Doit-on Recommencer du Début ?
Non, il n’est pas nécessaire de recommencer les grandes ablutions (ghusl) depuis le début si l’on perd ses ablutions (wudu) pendant le processus. Car perdre les ablutions pendant le ghusl, par exemple en émettant un vent, n’annule pas le ghusl lui-même. La personne peut continuer et terminer les grandes ablutions normalement. Le ghusl effectué restera valide et l’état d’impureté majeure (janaba) sera levé.
Cependant, pour pouvoir prier, il faudra refaire les petites ablutions (wudu), car l’impureté mineure (causée par la perte des ablutions) n’est pas levée automatiquement par le ghusl. Sauf si le wudu a été inclus dans le ghusl complet sans interruption par une cause annulant le wudu.
En conclusion, il n’est pas nécessaire de recommencer le ghusl. Mais il sera indispensable de refaire le wudu pour accomplir la prière ou d’autres actes nécessitant l’état de pureté mineure.
Quand les grandes ablutions (Ghusl) sont-elles recommandées ?
Il existe plusieurs situations où le ghusl est recommandé (mandub) mais non obligatoire. Voici cinq cas principaux :
- Après chaque rapport intime
- Le Ghusl du Vendredi (Jour de Jumu’a)
- Avant la prière des deux fêtes (Id al-Fitr et Id al-Adha)
- Lors de la sacralisation (Ihram) pour le Hajj ou la `Umra
- Celui qui a lavé un mort
En sommes, ces cinq situations illustrent des moments où les grandes ablutions sont recommandées. Reflétant ainsi une pratique de purification et d’hygiène spirituelle encouragée dans l’Islam. Bien que non obligatoires dans ces cas, ces ghusls sont vus comme des actes méritoires. Ils sont ainsi bénéfiques pour renforcer la propreté, la pureté et la spiritualité des croyants.
Peut-on jeûner sans avoir fait les Grandes Ablutions ?
Oui, il est possible de jeûner sans avoir fait les grandes ablutions (ghusl). Que ce soit après un rapport intime ou à la fin des menstrues. Cependant, il est important de bien comprendre certains points pour que votre jeûne soit valide :
1. L’intention du jeûne avant l’aube (Fajr)
L’intention de jeûner doit être présente avant l’aube, même si vous êtes en état d’impureté majeure (janâba). Cela n’annule pas le jeûne.
2. Faire le Ghusl avant la prière du Fajr
Il est recommandé de se purifier en faisant le ghusl avant la prière du Fajr. Si le temps de la prière arrive et que vous êtes encore en état de janâba, vous devez faire le ghusl pour pouvoir accomplir la prière. Mais cela n’affecte pas la validité de votre jeûne.
Preuve : Le Prophète Muhammad (paix et salut soient sur lui) jeûnait parfois alors qu’il se trouvait en état de janâba après un rapport intime. Il faisait alors le ghusl après l’aube et continuait son jeûne. Comme le rapportent plusieurs hadiths authentiques des recueils de Bukhari et Muslim.
3. Cas des femmes après les menstrues
Pour les femmes qui terminent leurs menstrues avant l’aube, elles doivent avoir l’intention de jeûner même si elles n’ont pas eu le temps de faire le ghusl. Elles pourront faire le ghusl après l’aube et leur jeûne sera toujours valide.
En résumé, bien que le ghusl soit nécessaire pour pouvoir prier, il n’est pas une condition pour commencer le jeûne.
Pour toute question supplémentaire ou pour approfondir vos connaissances sur les pratiques religieuses, n’hésitez pas à consulter nos autres articles. La quête du savoir est en elle-même une forme d’adoration !
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