Comment apprendre l'arabe

Le Tanwin et la Chadda dans la langue arabe

Le septembre 22, 2021 , mis à jour le mars 20, 2024 , 6 commentaires - 7 minutes de lecture

Bienvenue à tous dans ce nouveau cours consacré à la langue arabe. Elle est destiné à vous permettre de mieux comprendre l’alphabet arabe. Dans cet article, nous n’allons pas étudier une nouvelle lettre arabe (consonne) ou l’une de ses voyelles. Nous allons plutôt aborder les notions de Chaddah et de Tanwin en arabe.

Effectivement, la langue arabe réserve bien des surprises ! Son alphabet diffère considérablement de celui que nous connaissons avec l’alphabet latin. Et parmi ses surprises que vous ignorez peut-être, figurent les notions de Tanwin et de Chaddah venant accompagner les consonnes arabes.

La transcription graphique du Tanwin et de la Chaddah

Voyons tout d’abord la transcription graphique du Tanwin et de la Chaddah.

D’une part, le Tanwin possède trois écritures possibles. Si la voyelle Fatha est doublée, le Tanwin s’appellera « فتحتان / Fathatan » et ressemblera à ceci : ً. Si la voyelle Damma est doublée, le Tanwin s’appellera « ضَمَّتَان / Dammatan » et ressemblera à ceci : ٌ. Enfin, si la voyelle Kasra est doublée, le Tanwin s’appellera « كَسْرَتَان / Kasratan » et ressemblera à ceci : ٍ.

D’autre part, concernant la Chaddah, qui consiste à doubler le son d’une consonne arabe, son écriture ressemble à ceci : ّ.
Cette graphie fait d’ailleurs penser aux signes diacritiques que nous utilisons en langue française. Comme les accents que nous ajoutons à certaines voyelles.

Enfin, d’un point de vue phonétique, le Tanwin se retranscrit souvent par « an », « in » et « oun ». Tandis que la Chaddah se retranscrit par le dédoublement de la consonne concernée.

Le Tanwin, qu’est-ce que c’est ?

Alors, commençons par le Tanwin : comment le prononce-t-il ? Et à quoi sert-il ? Il n’est pas rare d’entendre des étudiants débutant en langue arabe dire que le Tanwin n’est ni plus ni moins que le doublement de la voyelle arabe : doublement de la Kasra, de la Damma ou de la Fatha. Certes, dans la transcription graphique, le Fathatan, par exemple, se présentera sous la forme de deux Fatha l’une sur l’autre. Mais en réalité, le Tanwin, n’est pas le doublement de la voyelle.

Pour être exact, le Tanwin se compose, d’un point de vue phonologique, de l’une des trois voyelles arabes et de la lettre ن possédant un Soukoun. Prenons un exemple afin d’illustrer notre propos. Voici par exemple le mot dont la translittération phonétique est la suivante : « kitâboun » :

 

Certes, nous voyons deux fois la voyelle courte Damma, superposée l’une sur l’autre. Mais d’un point de vue phonologique, nous ne prononcerons pas deux Damma l’une après l’autre, nous prononcerons plutôt comme l’image ci-dessous :

 

Par ailleurs, il faut comprendre que l’on interdit de terminer un nom par une Soukoun en langue arabe, ce qui requiert la vocalisation ou la présence d’une voyelle pour la consonne finale. La solution fut alors d’associer la lettre ن à la voyelle la précédant. Ainsi, comme nous pouvons le voir dans les deux images ci-dessus, la lettre ن a été supprimée et remplacée par une deuxième voyelle Damma.

De plus, il est important de préciser qu’il en est de même pour les deux autres Tanwin. C’est à dire celui possédant la voyelle Kasra et celui possédant la voyelle Fatha. Enfin, dernière précision, il faut savoir que le Tanwin se trouve toujours à la fin d’un mot, et non en milieu ou en début de mot.

La Chaddah, qu’est-ce que c’est ?

Maintenant, voyons la Chaddah. En langue arabe, la Chaddah est un signe diacritique important qu’il ne faut en aucun cas négliger dans la lecture. Notamment lors de la lecture du Noble Coran.

La Chaddah consiste à doubler la prononciation de la consonne (le son) sur laquelle elle se trouve. Voyons dès à présent un exemple ensemble :

 

Comme vous pouvez le voir, au-dessus de la lettre arabe ب se trouve une Chaddah (retranscrite en rouge ci-dessus). Comment allons-nous prononcer cette syllabe ? Eh bien, ce n’est pas très difficile ! En transcription phonétique, on écrira : [ab-ba]. Comme si la lettre consonantique ب était doublée, conformément à la calligraphie ci-dessous :

 

Sur l’image ci-dessus, nous voyons plus précisément de quelle façon nous devons prononcer la Chadda sur la lettre ب : nous mettons une Soukoun sur la première lettre consonantique arabe ب puis nous plaçons la voyelle courte (également appelée « voyelle brève ») sur la deuxième consonne ب. Nous lirons donc : [ab-ba] en prononçant bien distinctement deux fois la lettre ب.

Ainsi, nous avons bien doublé le son de la consonne concernée. Et pour éviter d’écrire deux fois la lettre ب, nous ne l’écrivons qu’une seule fois en la faisant accompagner du signe diacritique de la Chaddah : ّ. Vous l’aurez compris, d’un point de vue phonologique, la Chaddah consiste à prononcer une lettre de façon insistante en la prononçant deux fois (deux sons ou phonèmes). Une première fois accompagnée d’un Soukoun et une deuxième fois accompagnée d’une des voyelles brèves arabes. Cela donne alors une syllabe accentuée.

Contrairement au tanwin, la chadda peut être présente au début, au milieu ou en fin de mot en arabe. De plus, la chadda permet de reconnaître les lettres solaire ou houroufou l chamsiyya. En effet, les lettres solaires sont celles qui possèdent une chadda. Cette caractéristique facilite la liaison avec la particule de détermination (ال ) au début d’un mot qui comporte une lettre solaire (حُرُوفُ الشَّمْسِيَّةُ).

Récapitulatif pour la chadda et le tanwin

En somme, la chadda et le tanwin sont des diacritiques utilisés en arabe pour indiquer des particularités de prononciation.

  1. Chadda (شَدَّة):
    • Indique une double prononciation de la consonne ou de la lettre sur laquelle elle est posée.
    • Peut apparaître au début, au milieu ou en fin de mot.
    • Souvent utilisée avec les lettres solaires (حُرُوفُ الشَّمْسِيَّةُ).
  2. Tanwin (تَنْوِين):
    • Indique une voyelle nasale “-an,” “-in,” ou “-un” à la fin d’un mot.
    • Ne peut apparaître qu’à la fin d’un mot.
    • Utilisé pour marquer l’indétermination du nom (comme un article indéfini en français).

En résumé, la chadda affecte la consonne qu’elle accompagne, indiquant une double prononciation, tandis que le tanwin affecte la voyelle à la fin d’un mot pour marquer l’indétermination.

L’apprentissage de la langue arabe, un apprentissage difficile ?

Maintenant que vous avez découvert la Chaddah et le Tanwin en arabe, vous en savez plus sur la langue arabe en général. Ainsi que sur son alphabet en particulier ! Et comme vous le voyez, il n’y a rien de compliqué dans cette langue noble, utilisée chaque jour par des millions d’arabophones et de musulmans à travers le monde islamique (appelé également « monde arabe »).

Le secret pour apprendre l’arabe (comprendre l’arabe, parler arabe, devenir arabophone, apprendre l’alphabet arabe, etc.) se trouve dans l’étude de cette langue ! N’hésitez pas à prendre des cours d’arabe (cours en ligne ou en présentiel), à apprendre à lire l’arabe, écrire en arabe, mémoriser ses règles de conjugaison, de grammaire, d’orthographe et de linguistique (mais aussi d’articulation), à parler l’arabe littéraire (arabe classique) avec vos proches, à vous rendre dans des pays arabophones comme le Maroc, la Tunisie, l’Algérie (Afrique du Nord), l’Égypte et à échanger avec des locuteurs parfaitement arabophones… N’hésitez pas également à ouvrir des ouvrages écrits en arabe (livres de littérature, manuels, magazines…), à lire l’arabe et les syllabes (accompagnées de voyelles courtes ou de voyelles longues) et ainsi, vous familiariser avec la richesse de la langue arabe et les lettres de l’alphabet.

Bonus

Vous pouvez également vous munir d’un cahier d’écriture niveau débutant pour vous exercer à l’écriture cursive des lettres arabes, puis à la transcription de syllabes, de certains mots arabes puis de phrases entières in cha Allah ! Et attention, n’oubliez pas que l’écriture arabe se fait de droite à gauche ! Pour vous entraîner et maîtriser progressivement la graphie cursive des lettres arabes, vous pouvez télécharger le « Livre gratuit pour apprendre à lire et écrire l’arabe simplement en 3 étapes ». Il vous permettra d’apprendre à écrire, à maîtriser les différentes graphies des lettres et à lier celles-ci entre elles pour former un mot arabe.

Sophie

Commentaires

Le avril 14, 2020 à 10:56 pm, zana a dit :


Très belle explication


Votre réponse sera révisée par les administrateurs si besoin.

Le mai 19, 2021 à 11:37 am, Sabah a dit :


Bonjour Zana,

Merci pour ce gentil retour. Nous sommes heureux de vous compter parmi nous !

Fraternellement.


Votre réponse sera révisée par les administrateurs si besoin.

Le mars 30, 2020 à 10:48 pm, Gnima a dit :


Salam aleykoum, dans votre exemple pour la chedda il y a une petite confusion au début s'agit d'une fatha et non une kasra.


Votre réponse sera révisée par les administrateurs si besoin.

Le mai 24, 2021 à 12:05 pm, Sabah a dit :


Wa alaykoum salam,

Quand nous écrirons la « chadda » c’est cette dernière qu’il faudra apprendre en compte.
- Trait au dessus de la « chadda » : son « a ».
- Trait en dessous de la « chadda »: son « i ».

Fraternellement.


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Le octobre 31, 2019 à 8:48 pm, P. a dit :


correction : on écrira alors كتاب avec deux dama (écrits autrement) sur le ba {pas sur le noun, qui n'est pas écrit !}


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Le novembre 1, 2019 à 6:42 am, Fakhreddine a dit :


Merci à vous!


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