Qui fut la première femme à croire au Messager d’Allah ﷺ ?
La naissance d’un enfant est toujours un événement empli de joie, de bonheur et de fête pour les familles musulmanes. Peu après la naissance, les parents s’interrogent déjà sur l’éducation qu’ils vont pouvoir offrir à leur enfant, une éducation basée sur les valeurs de l’Islam telles que le partage, le bon comportement, la générosité, la foi et la confiance en Allah. Un autre domaine source d’interrogations est bien évidemment celui du choix du prénom. Lorsqu’il s’agit d’une petite fille, il est vrai que le Coran et la Sunna regorgent d’idées inspirantes et de prénoms désignant des femmes nobles et pieuses, telles que Khadija, la femme du Prophète Mohammed ﷺ.
Qui était Khadija Bint Khouwaylid ? Quel était son métier, son parcours de vie ? Comment a-t-elle réagi lorsque le Prophète ﷺ a reçu les premières révélations par l’intermédiaire de l’ange Jibrîl ‘alayhi salam ? Dans cet article, nous allons partir à la découverte de certains événements de la vie de cette femme illustre, qui a su se démarquer par sa sagesse, sa patience, son intelligence et sa foi solide. Et qui sait, peut-être donnerez-vous à votre fille ce magnifique prénom ?
Les femmes du Prophète : les mères des croyants
Le rang qu’occupent les épouses du Prophète Mohammed ﷺ dans le cœur de tous les croyants est un rang élevé, noble, entouré d’un profond respect. Celles-ci sont d’ailleurs citées plusieurs fois dans le Noble Coran, notamment dans la sourate Al Ahzab, verset 6 :
{Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes ; et ses épouses sont leurs mères. Les liens de consanguinité ont [dans les successions] la priorité [sur les liens] unissant les croyants [de Médine] et les émigrés [de La Mecque] selon le Livre d’Allah, à moins que vous ne fassiez un testament convenable en faveur de vos frères en religion. Et cela est inscrit dans le Livre.}
En lisant ce verset coranique, le musulman et la musulmane comprennent que les épouses du Prophète, dont Khadija, qu’Allah l’agrée, sont leurs mères.
Ibn Kathîr, imam, savant et exégète explique, à partir de ce verset du Saint Coran, que ce statut particulier concerne “l’interdiction au mariage, le respect, la considération et la révérence” que l’on doit avoir envers elles.
La première épouse du Prophète et Messager ﷺ
Son nom est Khadîjah bint Khouwaylid Ibn Assad Ibn Abd Al ‘Ouzzâ, la fille de Fâtimat Bint Zaïdah ibn Jondab. Pour mieux la connaître, radiaAllahu ‘anha, il faut savoir tout d’abord que cette femme Quraychite fut la toute première épouse du Messager d’Allah ﷺ.
En effet, alors que celui-ci a 25 ans et qu’il n’a pas encore reçu la révélation, il fut chargé par cette riche commerçante de se rendre dans le Cham pour un voyage d’affaires. Ibn Kathîr explique dans son ouvrage islamique “La biographie de Muhammad” :
“Muhammad se rendit au Cham dans un voyage de négoce au profit de Khadija Bint Khouwaylid, accompagné de Maysara, l’esclave de cette dernière. […] Maysara fut impressionné par le comportement de Mouhammad dont il informa Khâdijah à leur retour à La Mecque. Celle-ci ressentit alors le désir de devenir son épouse, obtenant par cette union plus de bénédiction qu’elle n’avait pu espérer ou seulement imaginer.”
Ainsi, peu après son retour du Cham, le jeune Mouhammad (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) l’épousa. Elle avait alors 40 ans, qu’Allah l’agrée, et avait connu deux précédents mariages : Atîq ibn Âbid son tout premier mari, puis Abou Hâlat Hind Ibn Zorârah Ibn An Nabbâch Ibn Adiyy.
Tout le temps que dura ce mariage béni, elle fut la seule épouse du Prophète, qu’Allah l’agrée.
Elle est la mère de tous les enfants du Messager ﷺ
Par ailleurs, il est intéressant de souligner que Khadija, femme du Prophète est la mère de tous les enfants qu’a eus ce dernier, le Messager de Dieu, à l’exception d’Ibrahim qu’il eut avec Mariya. Ensemble, ils eurent six enfants :
- deux garçons : Al-Qâssim et ‘Abdullah
- quatre filles : Zaynab, Roqayyah, Umm Koulthoûm et Fâtimah, qu’Allah les agrée toutes.
Ainsi, Allah le Tout Miséricordieux accorda à l’Envoyé de Dieu et à son épouse de nombreux enfants. Seules les filles atteignirent l’âge adulte et furent parmi les femmes les plus pieuses.
Son courage lors des premières révélation de l’ange Jibrîl
Alors que Mouhammad ﷺ avait 40 ans, il avait pris pour habitude de s’isoler dans une grotte du nom de Hirâ. Il en sortait parfois pour rendre visite à son épouse Khadija et prendre de nouvelles provisions. Un jour, alors qu’il se trouve dans cette grotte, les premiers versets du Coran furent révélés, les premiers de la sourate Al Alaq, plus précisément.
Ibn Kathîr, qu’Allah lui fasse miséricorde, explique alors :
“Tremblant de peur, il quitta la grotte et, de retour chez son épouse, l’informa de ce qu’il avait vu et entendu. […] Elle le rassura donc et lui dit : “C’est une bonne nouvelle ! Non par Allah : Allah ne t’humiliera jamais, car tu respectes les liens de parenté, tu es véridique dans tes paroles, tu soulages les nécessiteux et tu secours les victimes des vicissitudes du temps.”
Puis, elle ne cessa de lui rappeler ses nombreuses qualités, son bon comportement, son caractère noble et généreux. C’est de cette manière que cette femme courageuse, chaste et fidèle soutint son mari, l’encouragea et lui indiqua qu’elle croyait en lui. Qu’Allah l’agrée !
Ainsi, Khadija, la mère des croyants fut la toute première personne à croire en la prophétie de son noble mari, le dernier des Prophètes et Messagers, le meilleur des hommes, Mouhammad ﷺ.
L’annonce faite à Khadija de son château au Paradis
Dans un hadith prophétique rapporté par Al Boukhari et Mouslim, deux grands imams et savants de la communauté musulmane, Aïcha, dit :
“Malgré le fait que le Messager ne m’épousa que trois ans après le décès de Khadîjah, je ne jalousais aucune des épouses du Messager d’Allah (prière et salut sur lui) autant que je jalousais Khadîjah, vu que le Messager ﷺ la mentionnait fréquemment. En vérité, son Seigneur lui ordonna d’annoncer à Khadîjah la bonne nouvelle d’un château au Paradis fait d’une perle évidée dans lequel il n’y a ni fatigue ni tumulte.”
En lisant ce hadith, nous comprenons la place et le rang qu’occupe cette femme pure en Islam et la récompense qui l’attend au Paradis car Allah est certes capable de toute chose.
Le décès de cette femme exceptionnelle
Quelques années avant la Hijra (ou hégire), l’émigration vers Médine (en Arabie saoudite actuelle, dans la péninsule arabique), cette femme aux valeurs morales élevées, décéda lors du mois béni de Ramadan. Ce décès ne fut pas isolé puisque l’un des oncles du Prophète Muhammad ﷺ, Abu Talib, ce cher oncle qui lui apporta aide et assistance sans jamais se convertir à l’Islam, mourut à seulement trois jours d’intervalle.
Khadija quitta donc ce bas monde, après avoir été la première à croire en la prophétie de Mouhammad, à le soutenir, à l’encourager, à lui être fidèle et à pratiquer cette nouvelle religion.
Elle est aujourd’hui un exemple pour tous les musulmans et notamment les femmes musulmanes. Sa bonté, sa générosité, son amour pour le Prophète ﷺ et sa foi ferme constituent autant de sources d’inspiration pour toute femme souhaitant se rapprocher de son Créateur avec sincérité et piété.
Après la mort de cette épouse tant aimée, le Prophète Mohamed ﷺ épousa Sawdah et ‘Aïcha, avec qui il quitta La Mecque et se rendit à Médine. Bien d’autres femmes, tout aussi pieuses et nobles, rejoignirent au fil des années, la vie de notre Prophète ﷺ, qu’Allah les agrée toutes.
La vie du Prophète, une source d’apprentissage
En lisant tous ces événements qui ont accompagné le vie de Khadîjah et du dernier des Prophètes ﷺ, nous ne pouvons qu’être admiratifs et prendre modèle sur leur mode de vie et les qualités morales qui les accompagnaient au quotidien.
En étudiant la Sira de notre Prophète ﷺ, nous pouvons tirer bien d’autres enseignements tout aussi bénéfiques :
- le comportement du Prophète ﷺ avec les tribus juives, avec les Mecquois (croyant ou non, pieux ou non), avec les nouveaux convertis…
- sa dévotion lors de ses prières à la mosquée, son adoration sincère et pure, sa piété à toute épreuve,
- ses invocations en faveur des Compagnons,
- son respect pour les personnes âgées, les enfants, la veuve, les orphelins…
- le respect de ses engagements vis-à-vis des non-musulmans,
- sa bienveillance envers ses proches, ses épouses et les faibles…
Il est également possible d’étudier les nombreux hadiths rapportés (constituant la “Sunna” ou “Sunnah”) pour en apprendre davantage sur leurs nobles vies, leurs caractères et leurs qualités.
Et nous demandons à Allah de nous guider, de nous préserver du châtiment de l’Enfer, de guider le monde musulman, de nous faire miséricorde le Jour de la résurrection et de nous accorder une science profitable.
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