Comment apprendre l'arabe

La santé, un bien précieux pour tout croyant

Le novembre 22, 2021 , mis à jour le novembre 19, 2023 - 13 minutes de lecture
allah y chafik traduction

En tant que musulmans, nous savons que la santé est un bien précieux dont Allah, le Créateur des Cieux et de la Terre nous a fait don. Nous sommes d’autant plus reconnaissants d’être en bonne santé lorsque nous voyons l’un de nos proches tomber malade et devenir souffrant. L’invocation en islam prend alors tout son sens et nous n’hésitons pas à multiplier les invocations pour demander à Allah (le Divin) de le guérir. L’une des invocations les plus répandues en de telles circonstances est bien sûr : « Allah y chafih » : « Qu’Allah le guérisse », ou encore : « Allah y chafik » : « Qu’Allah te guérisse » et « Allah y chafiha » : « Qu’Allah la guérisse ».

Existe-t-il d’autres invocations recommandées ou des versets coraniques à réciter à un malade ? Quel type d’invocations pouvons-nous lui adresser ? Comment le musulman doit-il réagir face à la maladie ? Réponses dans cet article in cha Allah !

Allah y chafik : l’une des invocations les plus courantes en cas de maladie

Lorsque l’un de nos proches tombe malade, il existe plusieurs formules possibles pour invoquer Allah et demander sa guérison. S’il s’agit d’un homme ou d’un garçon, nous pourrons alors dire : « Allah y chafih » (ou encore : « Allah y chafi » ou « Allahi chafih »). S’il s’agit d’une femme (sœur), nous dirons alors : « Allah y chafiha » (ou encore : « Allahi chafiha »). Ces deux expressions se traduisent ainsi : « Qu’Allah le guérisse »  et « Qu’Allah la guérisse ». Notons également que l’invocation “Allah y chafih” est la forme dialectal et non pas littéraire de la doua “qu’Allah le guérisse”, on l’entend habituellement chez les musulmans du Maghreb. En arabe littéraire (fosha en arabe), nous dirons : “ChafahuLlah” à un homme et “ChafahaLlah” à une femme. On peut aussi dire “Bi chifaa” qu’on écrit en langue arabe : ” بالشِّفَاءْ

Si l’on souhaite s’adresser directement à la personne malade, nous lui dirons alors la parole islamique suivante :  « Allah y chafik », que l’on peut retranscrire phonétiquement sous différentes écritures telles que : « Allah i chafik », « allah chafik » ou encore : « Allahi chafik ».  Toutes ces écritures partagent le même sens qui est : « Qu’Allah te guérisse ». Toutefois, si nous voulons dire cette expression sous la forme littéraire, alors nous dirons : “ChafakaLlah” à un homme et “ChafakiLlah” à une femme. 

D’autres invocations islamiques à réciter en présence d’un malade

« Allah y chafih » ou encore « Allah y chafik » ou « Allah y chafiha » ne sont pas les seules invocations que l’on peut adresser à un malade. En effet, il a été rapporté dans la Sounna (ou « Sunnah », récits prophétiques), d’autres invocations.

Ainsi, d’après ‘Abdallah Ibn ‘Abbas (qu’Allah les agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit :

« Celui qui visite un malade dont le terme de vie n’est pas arrivé et dit auprès de lui sept fois :

« Je demande à Allah l’Immense, le Seigneur de l’immense trône, de te guérir » alors, Allah le guérit de cette maladie. »

(Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°3106 et authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud)

En arabe, cette invocation islamique se prononce ainsi :

أَسْأَلُ اللهَ العَظِيمَ رَبَّ العَرْشِ العَظِيمِ أَن يَشْفِيَك

Dans un autre hadith prophétique, on découvre que le Prophète (Messager de Dieu) avait pour habitude de dire une autre formule également.

Ainsi, d’après ‘Abdallah Ibn ‘Abbas (qu’Allah les agrée lui et son père) :

Lorsque le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) rentrait auprès d’un malade à qui il rendait visite il disait : « Il n’y a pas de mal, c’est une purification si Allah le veut. »

                (Rapporté par Al-Boukhari dans son Sahih n°3616)

Quelques exemples prophétiques lorsque quelqu’un tombe malade

En plus des invocations à formuler à l’attention du malade , il y a également quelques règles à observer issues de la tradition prophétique (la Sunnah).

  • Rendre visite au malade

D’après Ali (qu’Allah l’agrée), le Prophète (qu’Allah prie sur lui) a dit :

« Il n’y a pas un musulman qui rend visite le matin à un autre musulman malade, sans que soixante-dix mille anges prient pour lui jusqu’au soir. Et s’il lui rend visite le soir, soixante-dix mille anges prient pour lui jusqu’au matin et il aura une cueillette de fruits au Paradis. »

(Hadith rapporté par At-Tirmidhi dans ses Sounan n°969 qui l’a authentifié et il a également été authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sounan Tirmidhi)

  • Dire du bien et invoquer

D’après Oum Salama (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit :

« Lorsque vous êtes en présence d’un malade ou d’un mort, alors dites du bien car certes les anges disent « Amine » à ce que vous dites. »

(Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°919)

  • Espérer l’expiation des péchés et la purification du malade

D’après Anas Ibn Malik (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) est entré auprès d’un bédouin qu’il visitait car il avait de la fièvre et il a dit : « C’est une expiation et une purification. »

(Rapporté par Ibn Sounni dans ‘Amal Al Yawm Wa Leyla n°536 et authentifié par Cheikh Salim Al Hilali dans sa correction de ‘Amal Al Yawm Wa Leyla vol 2 p 607)

  • Demander au malade comment il se sent, comment il va : dans un hadith qui a été rapporté par At-Tirmidhi et jugé « hassan » par Cheikh Al-Albâni, il est dit :

« Le Prophète ﷺ demandait au malade comment il allait, comment il se sentait.»

  • Réconforter le malade : Le musulman pieux et souhaitant le récompense d’Allah peut également réconforter le malade. Un jour, le Prophète et Messager ﷺ entra chez un bédouin malade pour lui rendre visite. Il lui dit alors :

                « Il n’y a pas de mal. C’est une occasion de te purifier de tes péchés.»

(Sahih Al-Boukhâri, 3616)

  • Rappeler au croyant malade la grandeur d’Allah Le Miséricordieux, Sa Puissance et qu’Il est capable de toute chose. Il est bon de lui rappeler qu’Allah est Le plus Grand (Allahu Akbar), Il est le Maître de la Résurrection, le Maître du jour du Jugement, Celui qui fait entrer les gens au Paradis et les épargne du châtiment de l’Enfer ! Il est Celui qui pardonne les péchés, protège dans ce bas monde (ici-bas) mais aussi dans l’Au-delà !

Voici d’ailleurs une vidéo que j’ai faite quand j’étais malade :

               

La visite du serviteur malade, une recommandation prophétique

Il existe de nombreux hadiths (traditions prophétiques, Sunna) recommandant au musulman de visiter le malade et d’invoquer Allah (le Créateur, le Divin) en sa faveur.

D’après Abou Houreira (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit :

                « Lorsqu’un homme visite son frère malade ou lui rend une simple visite, Allah dit : « Tu as été bon, ta marche a été bonne et tu as préparé une demeure au Paradis. » »

(Rapporté par Ibn Hibban et authentifié par Cheikh Al-Albani dans Sahih Targhib n°3474)

Dans un autre hadith, d’après Abou Sa’id Al Khoudri (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit :

                « Visitez le malade et suivez les convois funéraires car ceci vous rappelle l’au-delà. »

(Hadith prophétique rapporté par Boukhari dans Al Adab Al Moufrad n°517 et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Al Adab Al Moufrad n°403)

Dans un autre hadith prophétique, il est rapporté, d’après Abou Sa’id Al Khoudri (qu’Allah l’agrée), que le Prophète et Messager (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit :

                « Cinq choses, celui qui les fait dans une journée, Allah l’écrit parmi les gens du Paradis : celui qui visite un malade, celui qui assiste à une cérémonie funéraire, celui qui jeûne un jour, celui qui va au Joumou’a [prière du vendredi à la mosquée] et celui qui affranchit un esclave. »

(Rapporté par Ibn Hibban et authentifié par Cheikh Al-Albani dans Sahih Targhib n°686)

Que faire lors de votre visite chez le serviteur malade, en plus de l’invocation : Allah y chafik ?

Lors de ces visites auprès d’un malade, après lui avoir passé le Salam, et invoqué en sa faveur en disant par exemple : « Allah y chafik » (« Allah i chafik », « allah chafik » ou encore : « Allahi chafik ») , vous pouvez lui rappeler les maladies qui ont touché certains Prophètes comme Ayyoub, un modèle de patience malgré sa maladie douloureuse.

Vous pouvez également lui réciter quelques versets ou quelques sourates du Noble Coran (le Saint Coran, verset coranique), de lui rappeler la Miséricorde d’Allah, Sa bonté et Divinité. Il est également possible de lui rappeler l’importance de l’adoration (adorer le Miséricordieux), de l’encourager à la demande de pardon, au repentir et à la récitation du Noble Coran (sourate et verset) régulièrement.

Ainsi, encouragez le malade croyant à demander à Allah de le préserver de tout châtiment de l’Enfer, de multiplier les prières musulmanes, d’être sincère dans ses invocations, Dieu est Grand et Il est Celui qui exauce les invocations.

De votre côté, vous pouvez invoquer en faveur du malade, durant vos prières (salat musulmane, prière rituelle) et prosternations notamment. Demandez à Allah de le maintenir sur le droit chemin ainsi que tous les musulmans par la formule “Allah y hdina“, d’effacer ses péchés, de lui pardonner le Jour de la Résurrection (le Jour du Jugement), de l’entourer de Bénédiction (Baraka), de voir ses invocations exaucées, qu’Il lui accorde le bonheur dans ce bas-monde (ici-bas) et dans l’au-delà. Allah est le Tout-Puissant, Le plus Grand (Allahu Akbar) et le rappel d’Allah (évocation, Dhikr, rappel de Son unicité) profite aux créatures, aux serviteurs croyants et pieux. Il est certes Celui qui guérit le malade et Il est capable de toute chose.

Multiplier l’aumône, un autre moyen de soigner les malades

Saviez-vous enfin que multiplier les aumônes (zakât) est un acte d’adoration (parmi les actes méritoires, les bonnes actions) très bénéfique pour le croyant malade ? En effet, d’après Abou Oumama Al Bahili (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit :

                « Soignez vos malades avec l’aumône. »
                (Rapporté par Abu Cheikh et authentifié par Cheikh Al-Albani dans Sahih Jami n°3358)

          

Et que repondre a Allah y chafik ?

Comme nous venons de le voir, il existe de nombreuses expressions islamiques et invocations que l’on peut adresser à son frère musulman ou sa sœur musulmane. Mais en retour, que doit répondre celui qui est malade ?

De manière générale, lorsqu’un musulman croyant nous adresse une invocation islamique, qu’il s’agisse d’une demande de pardon, de guidée, de protection, de bénédiction… nous avons pour habitude de répondre simplement : « Amine », parfois écrit, selon les codes de phonétique : « Amin » ou encore : « Amîn ». Certains traduisent cette invocation comme ceci : « Ô Allah exauce ! »

Il est également possible de répondre à son frère musulman d’une façon légèrement différente en disant par exemple : « Allahumma Amine ».

Y a-t-il d’autres formules que le serviteur musulman peut utiliser pour répondre aux invocations ?

Lorsqu’une personne musulmane fait une invocation en faveur d’une autre, il arrive que cette dernière utilise d’autres formules très répandues dans la communauté musulmane.

Ainsi, il n’est pas rare d’entendre certains dire : « Amine, ya Rabbi ! » (ou : « Rabi ») qui peut se traduire de l’arabe ainsi : « Ô Allah exauce, Ô mon Seigneur ! » ou encore : « Amine, ya Allah ! »

Une fois guéri, que peut faire le musulman ?

Une fois que le musulman (ou la musulmane) est guéri de la maladie qui l’obligeait à se soigner et à se reposer, il peut reprendre une vie normale. Et ce, en louant Allah (louange à Allah) et Le remerciant pour Ses nombreux Bienfaits et Bénédictions (Baraka).

Ainsi, il peut se remettre à la lecture du Coran (réciter le Saint Coran, récitation du Coran, le Noble Coran) en méditant le sens des versets coraniques et des sourates, en récitant avec sincérité et respect de la prononciation des lettres arabes (récitation correcte de chaque verset coranique). Il peut, par exemple, commencer par l’apprentissage et la méditation de la sourate Al Fatiha.

Il peut également multiplier les prières (salat à la mosquée par exemple, derrière un imam) surérogatoires (après avoir fait ses ablutions bien sûr !)… Se plonger dans la lecture d’ouvrages islamiques tels que ceux sur le Tafsîr (explication coranique du sens des versets) ou encore dans la lecture arabophone s’il maîtrise la langue arabe.

Si sa santé lui permet de nouveau, il peut recommencer à jeûner et profiter du jeûne du mois de Ramadan pour prier, invoquer Allah, Lui demander d’accepter son repentir, et se rapprocher d’Allah (Divinité), Le remercier pour Ses nombreux bienfaits et multiplier la demande de pardon.

Enfin, il peut aussi, à son tour, multiplier les invocations en faveur de ses frères serviteurs d’Allah (ou de ses sœurs, de sa sœur) qui lui ont rendu visite alors qu’il était souffrant. Il demande la Miséricorde d’Allah (Le Tout-Puissant) pour eux, la guidée sur le droit chemin (celui emprunté par tous les Prophètes)… Il multiplie la demande de pardon (il demande pardon) à leur égard, la préservation de tout malheur, l’exaucement des invocations (invocation exaucée)…

Vous l’aurez compris, l’Islam, notre religion (Louange à Allah) recommande au musulman et à la musulmane (sœur) de prendre soin de ses malades. À nous donc, de multiplier avec sincérité, piété et ferveur les invocations en leur faveur, lors de nos prosternations (à la mosquée par exemple, derrière un Imam, après avoir accompli les ablutions (grandes ablutions pour la femme et grandes ablutions pour l’homme en cas de rapport intime) ou encore, lors du mois béni de Ramadan, lors d’un jour de jeûne…) et de nos prières musulmane 

Sophie

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